Il y a quelques jours, je me suis surprise à me plaindre auprès d’une amie de mon jean trop serré. « Il faut vraiment que je perde 5 ou 6 kilos », lui ai-je confié, m’attendant à moitié à ce qu’elle me réponde par un banal « Pareil pour moi ».
Mais sa réaction m’a étonnée. Elle m’a avoué ne pas posséder de balance. En fait, elle ne se pèse jamais chez elle, seulement lors de visites médicales. Plutôt que de se focaliser sur son poids, elle mise sur le maintien de sa routine sportive, une alimentation riche en légumes et la façon dont ses vêtements lui vont. Si elle se sent un peu moins énergique ou qu’un haut favori la serre soudain, elle ajuste son mode de vie en conséquence.
J’étais bluffée. J’ai l’impression de constamment alterner entre mon poids « en forme » et celui où « je dois perdre quelques kilos ». Le chiffre sur la balance peut être décourageant, même quand j’atteins tous mes autres objectifs santé. Il peut dicter ce que je mange, ou en quelle quantité, ce jour-là, indépendamment de ce que j’avais prévu. Mais surtout, il peut sérieusement entamer ma confiance en mon corps, même si je viens de battre mon record personnel lors d’un entraînement.
Quand le poids frustre et occulte les vrais progrès
Lorsque le nombre sur la balance n’est pas celui escompté, la frustration peut être intense, explique Kathleen Benson, diététicienne à El Paso, au Texas. Cela peut occulter les avancées en termes de bien-être, de résultats d’analyses ou de performances. Ainsi, même fier de ses saines habitudes et d’améliorations par ailleurs, ce satané chiffre gâche souvent la joie ressentie, ajoute-t-elle. Quand le suivi du poids suscite des émotions négatives, affecte les choix alimentaires ou prend une importance démesurée dans l’évaluation de sa forme et santé, on peut parler de relation toxique avec sa balance.
Me reconnaissant totalement dans ce cas de figure, j’ai décidé qu’il était temps pour moi de prendre mes distances avec ma balance. Voici les conseils que m’a donnés Kathleen Benson pour suivre mes progrès autrement.
Quelle fréquence de pesée est excessive ?
Si certains arrivent à utiliser leur poids comme simple donnée de suivi santé, ce n’est pas le cas de tous, note la diététicienne. Beaucoup peinent à dissocier l’idée que perdre du poids est toujours « positif » et en prendre « négatif », détaille-t-elle. Dans ces cas-là, une pesée quotidienne est bien trop extrême. Idem quand on s’attend à ce que le chiffre baisse en permanence. « La composition corporelle ne change pas du jour au lendemain, escompter une baisse constante est irréaliste et peu bienveillant envers soi-même », insiste-t-elle.
Se peser trop souvent ? Cela peut être tous les jours, toutes les semaines voire tous les mois si cela entraîne un discours intérieur négatif et joue sur l’humeur.
Miser sur l’équilibre plutôt que les restrictions
Si comme moi vous savez devoir ajuster votre mode de vie pour vous sentir au mieux, sur quoi vous concentrer ? Plutôt que de réduire les calories, sauter des repas ou laisser la balance dicter vos choix alimentaires, Kathleen Benson recommande de revoir l’équilibre de votre assiette. Elle suggère de se concentrer sur un repas à la fois en veillant à associer glucides riches en fibres, protéines et fruits ou légumes.
Voici comment procéder : garnissez la moitié de l’assiette de légumes non féculents et/ou de fruits. Divisez l’autre moitié en deux, une partie pour les protéines maigres, l’autre pour les glucides riches en fibres (quinoa, riz complet, couscous complet, pomme de terre, patate douce…). La diététicienne est aussi une grande fan du régime méditerranéen. Ce mode d’alimentation sain éprouvé mise sur les céréales complètes, légumineuses, fruits, légumes et huile d’olive, avec le poisson comme principale source de protéines.
Elle recommande également d’être à l’écoute de ses signaux de faim et de satiété, en utilisant une échelle de 1 à 10. Une note de 1 signifie qu’on est affamé, 10 qu’on est trop repu, l’idéal étant de rester entre 3 et 7 pour ne pas avoir un creux sans être rassasié. Être à l’écoute de ses sensations alimentaires et veiller à l’équilibre de son assiette est plus durable et facile à tenir sur la durée que d’être constamment en déficit calorique.
Fixer des objectifs santé globaux
Au lieu de viser un chiffre précis sur la balance, Kathleen Benson suggère une approche plus globale de ses objectifs santé. Elle recommande d’en fixer qui se concentrent sur le bien-être physique, comme atteindre un certain nombre de jours de sport ou de minutes d’activité par semaine. Veiller à suffisamment dormir et suivre son niveau d’énergie au quotidien est aussi judicieux.
En s’entraînant régulièrement, se fixer des objectifs réalistes – comme augmenter les poids ou répétitions, battre son meilleur temps ou distance – aide aussi à constater qu’on gagne en force et en santé. Même si les résultats ne sont pas immédiats, la tension, le cholestérol ou la glycémie peuvent aussi refléter l’impact positif des changements de mode de vie. Pour certains, voir comment leurs vêtements préférés leur vont est également un bon indicateur.
Fort de ces conseils, ma « résolution » 2025 est prise : bye bye la balance à la maison ! Je me concentrerai sur l’augmentation de mes jours actifs, les suggestions nutritionnelles de Kathleen et le confort retrouvé dans mon jean fétiche. Une façon plus saine de prendre soin de moi, non ?