C’est une image pour le moins surprenante qui s’est offerte aux téléspectateurs en ce début de demi-finale messieurs à Roland-Garros entre Casper Ruud et Alexander Zverev : un court Philippe-Chatrier aux allures de cathédrale… presque vide. Seule une poignée de spectateurs avait en effet pris place dans les tribunes du Central parisien pour assister à cette affiche pourtant alléchante entre deux joueurs du top mondial. Un constat étonnant qui soulève de nombreuses interrogations.
Un concours de circonstances défavorables
Plusieurs facteurs semblent pouvoir expliquer cette désaffection surprenante du public pour ce choc entre la tête de série n°4 et le n°22 mondial. Tout d’abord, les conditions météorologiques capricieuses de ce début de quinzaine n’ont pas incité les spectateurs à rallier les travées de la Porte d’Auteuil. Pluie, froid, vent… Autant d’éléments qui ont pu refroidir les ardeurs des amateurs de la petite balle jaune.
Par ailleurs, la programmation tardive des demi-finales messieurs, débutant à 15h15 un vendredi, n’est guère propice à drainer les foules, beaucoup de gens travaillant à cette heure-là. Un créneau qui apparaît peu judicieux pour optimiser le remplissage du court.
Le prix des places en question
Au-delà de ces paramètres conjoncturels, il semble que la politique tarifaire de la Fédération Française de Tennis pour ces demi-finales soit également en cause. Avec des billets oscillant entre 160 et 390 euros pour les deux matchs de la journée, l’addition peut rapidement devenir salée, surtout en cette période d’inflation. Des prix jugés prohibitifs par bon nombre de fans de tennis.
À ce tarif-là, il n’est pas étonnant que les gradins soient clairsemés. C’est devenu un sport de riches !
déplore un habitué du tournoi.
Une grille tarifaire qui interroge quand on sait que le prize money global du tournoi atteint cette année la somme record de 49,6 millions d’euros, en hausse de 12,3% par rapport à l’édition précédente. Les organisateurs ne pourraient-ils pas faire un geste en faveur du public ?
Déception pour les joueurs et téléspectateurs
Quoi qu’il en soit, ce triste spectacle de tribunes dépeuplées n’est évidemment pas sans conséquences. Pour les deux protagonistes du jour, privés de ce supplément d’âme qu’apporte le public, mais aussi pour les diffuseurs, qui proposent un spectacle quelque peu terne visuellement.
Sur les réseaux sociaux, les commentaires interloqués n’ont d’ailleurs pas tardé à fleurir, beaucoup s’étonnant d’une telle désaffection :
C’est lunaire de voir le Central aussi vide ! On se croirait à un match de 2e division.
s’esclaffe un internaute sur Twitter.
Une situation ubuesque qui fait tâche pour un Majeur comme Roland-Garros. On peut espérer que les organisateurs sauront en tirer les leçons pour proposer à l’avenir des sessions plus attractives, tant en termes d’horaires que de tarifs. Car le spectacle s’apprécie autant sur le court que dans des tribunes pleines et vibrantes. C’est tout le charme du tennis !