La ville de Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, est sous le choc. Jeudi soir, une fillette de 7 ans, Kamilya, a été violemment percutée par une moto alors qu’elle traversait sur un passage piéton. Le conducteur, un jeune homme de 19 ans, roulait sur la roue arrière en sens inverse de la circulation, se livrant à un rodéo urbain. Malgré une prise en charge rapide, l’enfant n’a pas survécu à ses blessures. « La vie n’est pas juste. Rien d’autre à dire », a déclaré le père de la victime, dévasté.
Un drame qui soulève l’indignation
Cet accident tragique a suscité une vive émotion et une grande colère parmi les habitants. De nombreux messages de soutien et d’hommage ont afflué sur les réseaux sociaux. Beaucoup s’indignent de l’inconscience et de l’irresponsabilité du conducteur, qui a pris des risques inconsidérés au mépris de la sécurité d’autrui. Les rodéos urbains, véritable fléau dans certains quartiers, sont pointés du doigt.
Les forces de l’ordre ont rapidement interpellé le suspect et l’ont placé en garde à vue. Il devait répondre de « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence ». Le parquet avait requis son placement en détention provisoire.
Le conducteur remis en liberté
Pourtant, vendredi, le juge des libertés a décidé de remettre le jeune homme en liberté, sous contrôle judiciaire. Une décision qui a stupéfié et révolté la famille de la victime, ainsi que de nombreux citoyens. Comment comprendre qu’un chauffard ayant causé la mort d’une enfant puisse ressortir libre si vite ? Le parquet a annoncé faire appel de cette décision.
Il faut une réponse pénale ferme et rapide face à ces comportements criminels. On ne peut plus tolérer cette délinquance routière qui met en danger la vie des gens.
– Un représentant d’une association de victimes
Un phénomène récurrent et préoccupant
Malheureusement, les accidents liés aux rodéos urbains sont fréquents, particulièrement en période estivale. Rien que ces derniers mois, plusieurs drames similaires ont été recensés :
- En mai, un enfant de 5 ans renversé à Pantin par des chauffards
- En août, une fillette de 9 ans blessée à Pontoise par un motard
- En octobre, à Liège en Belgique, un mariage dégénère en rodéo sauvage
Face à ce fléau, la répression s’est durcie ces dernières années. La loi prévoit désormais des sanctions pouvant aller jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende. Les véhicules peuvent être saisis et confisqués. Mais beaucoup jugent ces mesures encore insuffisantes et plaident pour une « tolérance zéro ».
Miser aussi sur la prévention
Au-delà de la réponse pénale, il est crucial de miser sur la prévention et l’éducation. Sensibiliser dès le plus jeune âge aux dangers de la route, responsabiliser les conducteurs, proposer des activités alternatives aux jeunes… De nombreuses pistes complémentaires doivent être exploitées pour enrayer durablement ce phénomène.
Car chaque drame comme celui de Vallauris est un drame de trop. Derrière les statistiques et les faits divers, ce sont des vies fauchées, des familles brisées à jamais. En mémoire de la petite Kamilya et de toutes les victimes innocentes, il est urgent d’agir, par tous les moyens.