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Roche voit son bénéfice net chuter au premier semestre 2024

Le géant pharmaceutique suisse Roche voit son bénéfice net chuter de 11% au premier semestre 2024 malgré un chiffre d'affaires stable. Quelles sont les raisons derrière cette baisse et quelles sont les perspectives du groupe ?

Le groupe pharmaceutique suisse Roche fait face à une baisse significative de son bénéfice net au premier semestre 2024, malgré un chiffre d’affaires stable. Cette situation soulève des questions sur les défis auxquels est confrontée l’industrie pharmaceutique et les perspectives de croissance de Roche pour l’avenir.

Un bénéfice net en baisse malgré un chiffre d’affaires stable

Roche a annoncé un bénéfice net de 6,7 milliards de francs suisses (environ 6,9 milliards d’euros) pour les six premiers mois de 2024, soit une baisse de 11% par rapport à la même période l’année précédente. Cette diminution intervient malgré un chiffre d’affaires stable de 29,8 milliards de francs suisses (31,1 milliards d’euros), légèrement supérieur aux attentes des analystes.

Thomas Schinecker, directeur général de Roche, a expliqué que le groupe avait connu une accélération de sa dynamique de croissance au deuxième trimestre, les ventes n’étant plus impactées par le déclin des produits liés au Covid-19.

L’impact de la pandémie sur la division diagnostics

Si Roche ne produit pas de vaccins contre le Covid-19, certains de ses médicaments ont été utilisés pour traiter les patients atteints de formes graves de la maladie. Mais c’est surtout sa division diagnostics qui avait bénéficié de la pandémie, avec le développement de tests de dépistage du virus.

Au premier semestre 2024, les ventes de tests Covid-19 ont chuté à 100 millions de francs, contre 400 millions sur la même période en 2023. Cependant, la division diagnostics a été portée par d’autres produits clés, notamment dans les domaines de l’oncologie et des maladies cardiaques, enregistrant une croissance de 5% à taux de change constants.

Des perspectives de croissance relevées pour 2024

Malgré la baisse de son bénéfice net, Roche se montre optimiste pour l’ensemble de l’exercice 2024. Le groupe table toujours sur une croissance de ses ventes à un chiffre moyen, soit environ 5%. Mais il a relevé ses prévisions de bénéfice de base par action, attendu désormais en hausse à un chiffre élevé, alors qu’il visait auparavant une progression dans la lignée des ventes.

Les défis de l’industrie pharmaceutique

Les résultats de Roche mettent en lumière les défis auxquels est confrontée l’industrie pharmaceutique dans l’ère post-pandémique. Après avoir bénéficié d’une forte demande pour les produits liés au Covid-19, les groupes doivent désormais composer avec un ralentissement de cette dynamique et miser sur d’autres segments porteurs.

L’industrie pharmaceutique doit constamment innover et s’adapter aux besoins changeants en matière de santé publique. La pandémie a montré l’importance de la recherche et du développement de nouveaux traitements.

– Thomas Schinecker, directeur général de Roche

Pour maintenir leur croissance, les laboratoires misent notamment sur les avancées dans des domaines clés comme l’oncologie, les maladies rares ou encore les thérapies géniques et cellulaires. L’enjeu est de développer des traitements innovants répondant à des besoins médicaux non satisfaits et de consolider leurs portefeuilles de produits.

L’importance de la diversification et de l’innovation

Face à ces défis, Roche peut s’appuyer sur la solidité de sa division pharmaceutique, qui reste le principal moteur de croissance du groupe. Au premier semestre, les ventes de cette division ont progressé de 5% à taux de change constants, portées par des médicaments phares dans des indications comme le cancer du sein, le cancer du poumon ou l’hémophilie.

Le groupe mise aussi sur sa capacité d’innovation, avec une stratégie de recherche et développement axée sur les technologies de pointe comme la médecine personnalisée, la génomique ou l’intelligence artificielle. Roche dispose d’un des plus importants budgets de R&D de l’industrie, avec près de 13 milliards de francs investis en 2023.

Enfin, la diversification géographique est un autre atout pour le groupe, qui réalise près de la moitié de ses ventes dans les pays émergents. Ces marchés à forte croissance démographique et à l’accès aux soins en constante amélioration représentent des relais de croissance importants pour les années à venir.

Une valorisation boursière sous pression

Les résultats en demi-teinte de Roche ont pesé sur sa valorisation boursière. Dans les échanges de la matinée de jeudi, le titre reculait de plus de 1% à la Bourse de Zurich, sous-performant l’indice européen du secteur de la santé. Depuis le début de l’année, l’action Roche a perdu près de 5%, pénalisée par les inquiétudes sur la croissance du groupe et la concurrence des biosimilaires.

Malgré ces pressions, la plupart des analystes restent positifs sur la valeur, soulignant la résilience de son modèle économique et son profil défensif dans un contexte de marché volatil. Selon le consensus FactSet, 17 analystes sur 26 recommandent l’achat de l’action Roche, avec un objectif de cours moyen à 12 mois de 420 francs suisses, soit un potentiel de hausse de près de 20%.

La capacité de Roche à renouer avec une croissance plus soutenue de ses résultats dans les trimestres à venir sera clé pour rassurer les investisseurs et soutenir sa valorisation boursière. Le groupe devra démontrer la pertinence de sa stratégie axée sur l’innovation et la diversification, tout en maîtrisant ses coûts pour préserver sa rentabilité dans un environnement concurrentiel.

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