Robert F. Kennedy Jr, neveu de l’ancien président américain John F. Kennedy, fait régulièrement la une des médias pour ses prises de position chocs en matière de santé publique. Cet ancien avocat sans formation scientifique, à qui Donald Trump souhaiterait confier les rênes du ministère de la Santé, s’est fait une spécialité de relayer des théories complotistes aussi farfelues que dangereuses, avec une cible de prédilection : les vaccins. Retour sur ses déclarations les plus délirantes qui font bondir la communauté médicale.
Le Covid-19, un virus “ethniquement ciblé” ?
Selon Robert F. Kennedy Jr, le Covid-19 serait un virus conçu pour nuire spécifiquement “aux personnes caucasiennes et noires”, tout en épargnant mystérieusement “les Juifs ashkénazes et les Chinois”. Une théorie fumeuse qui ne repose sur aucun argument scientifique tangible. Durant la crise sanitaire, son organisation anti-vaccins Children’s Health Defense (CDH) a allègrement surfé sur la vague complotiste, diffusant de fausses informations comme la présence de tissu fœtal dans les vaccins anti-Covid ou leur prétendu effet stérilisant. Des allégations maintes fois réfutées par les experts.
L’autisme causé par la vaccination ?
RFK Jr martèle aussi que “l’autisme est dû aux vaccins”, reprenant à son compte une théorie infondée et démentie par la science. Son argument phare ? Une étude publiée en 1998 suggérant un lien entre le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et l’autisme. Sauf que ladite étude s’est révélée être un grossier trucage monté de toutes pièces par son auteur. Ni le retrait de l’article, ni les multiples travaux prouvant l’absence de corrélation n’ont suffi à faire taire les antivax. En 2015, Robert F. Kennedy Jr est même allé jusqu’à utiliser le terme “holocauste” pour décrire les supposés effets dévastateurs des vaccins sur le cerveau des enfants. Consternant.
Des produits chimiques qui rendent homosexuel ou transgenre ?
Dans son combat contre les pesticides, le neveu de JFK a sorti l’artillerie lourde en affirmant que l’exposition aux produits chimiques pourrait rendre les enfants homosexuels ou transgenres, en particulier les garçons. Une énième théorie fumeuse qui a gagné en popularité après avoir été partagée par le complotiste Alex Jones, mais qui ne repose sur rien de tangible. RFK Jr extrapole en fait de façon douteuse des recherches sur l’atrazine, un herbicide capable de transformer certaines grenouilles mâles en femelles. Aucune étude sérieuse ne suggère que de tels perturbateurs endocriniens pourraient avoir le même impact chez l’Homme. Circulez, y’a rien à voir !
La faute aux antidépresseurs si des jeunes se transforment en tueurs ?
Toujours prompt à dégainer des raccourcis simplistes, Robert F. Kennedy Jr a aussi pointé du doigt la consommation d’antidépresseurs chez les jeunes comme possible déclencheur des fusillades en milieu scolaire. Selon lui, il s’agirait d’un phénomène nouveau, apparu avec l’introduction de médicaments comme le Prozac. Un raisonnement fallacieux, puisque seule une minorité des auteurs de tuerie prenaient ce type de traitement au moment des faits, sans qu’aucun lien de cause à effet n’ait été scientifiquement démontré. Une façon malhonnête de détourner le débat…
Et si le VIH n’était pas responsable du sida ?
Cerise sur le gâteau, RFK Jr a carrément remis en question le consensus scientifique établissant le VIH comme cause du sida. Une déclaration hallucinante rapportée par le New York Magazine, où il accuse les chercheurs d’avoir mené des “études bidon et malhonnêtes pour mettre au point un remède qui tuait les gens, sans vraiment comprendre ce qu’était le VIH”. À ce niveau, on atteint des sommets dans le déni des faits !
Face à ce florilège d’élucubrations pseudo-scientifiques, une chose est sûre : confier les clés du ministère de la Santé à un personnage aussi controversé que Robert F. Kennedy Jr représenterait un danger majeur pour la santé publique. Espérons que la raison finira par l’emporter sur les théories du complot les plus loufoques…