Alors que l’échéance budgétaire du 20 décembre approche à grands pas, le spectre d’un « shutdown », cette paralysie redoutée des services fédéraux américains, plane sur Washington. Face à ce défi, Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants, s’est dit dimanche ouvert à l’adoption d’une mesure temporaire pour éviter le pire.
Si le budget 2025 n’est pas adopté avant le 20 décembre, ce « shutdown » pourrait devenir réalité, entraînant des conséquences désastreuses pour des millions d’Américains : chômage technique pour d’innombrables fonctionnaires, suspension de certains programmes d’aide alimentaire, perturbations du trafic aérien… Autant de scénarios catastrophes que les élus espèrent écarter, quitte à repousser l’échéance.
Le spectre du « shutdown » plane sur les États-Unis
Pour Mike Johnson, une solution temporaire pourrait être la clé : « Nous espérons toujours que nous pourrons parvenir [à adopter le budget], mais sinon, nous aurons une mesure temporaire, je pense, qui s’appliquera au début de l’année prochaine et nous laissera le temps nécessaire pour y parvenir », a-t-il déclaré lors d’une interview sur Fox News.
Les républicains reprennent le contrôle du Congrès en janvier
Il faut dire que les républicains, forts de leur victoire aux élections du 5 novembre qui leur a permis de conserver la majorité à la Chambre et de reprendre le contrôle du Sénat, ont tout intérêt à repousser l’adoption définitive du budget. Les nouveaux élus prendront en effet leurs fonctions début janvier, offrant ainsi au Grand Old Party plus de poids dans les négociations.
« Le pays en bénéficierait : vous auriez alors le contrôle républicain, et nous aurions un peu plus notre mot à dire sur le montant de ces projets de loi de dépenses », a souligné Mike Johnson.
Les démocrates accusés de bloquer l’adoption du budget
Le leader républicain n’a pas manqué de pointer du doigt les démocrates, les accusant d’avoir bloqué l’adoption de mesures alors qu’ils contrôlaient encore le Sénat. Résultat : « nous manquons donc de temps », a-t-il déploré, mettant ainsi la pression sur ses adversaires politiques.
Un calendrier serré pour le nouveau Congrès
De retour au Capitole depuis mardi, après une pause post-électorale de plus d’un mois, les parlementaires américains vont devoir mettre les bouchées doubles. Mike Johnson l’assure : « Le nouveau programme de réformes commencera sérieusement dès que le président Donald Trump prendra ses fonctions en janvier, et nous avons un programme chargé à mettre en œuvre. Les cent premiers jours du nouveau Congrès vont être très énergiques. »
Des propos qui font écho à ceux de John Thune, nouveau chef des républicains au Sénat, issu d’une ligne plus traditionnelle, que Mike Johnson dit avoir rencontré cette semaine. « Il m’a dit qu’il était prêt à mettre en œuvre cette politique de ‘l’Amérique d’abord’ prônée par Donald Trump », a-t-il révélé.
« Ce sera donc une période très chargée pour le Congrès et une bonne période pour le pays. »
Mike Johnson, président républicain de la Chambre des représentants
Reste à savoir si cette promesse de renouveau politique suffira à rassurer les Américains, qui retiennent leur souffle à l’approche de l’échéance fatidique du 20 décembre. Une chose est sûre : entre menaces de paralysie des services publics et bras de fer politique, le suspense promet d’être haletant jusqu’à la dernière minute.
La balle est désormais dans le camp des démocrates. Accepteront-ils de jouer la montre, au risque de fragiliser le pays, ou bien négocieront-ils une trêve budgétaire temporaire en attendant la prise de fonction des nouveaux élus républicains ? L’avenir du pays pourrait se jouer dans les jours à venir, sur ce fil budgétaire aussi ténu que périlleux.