En ce mois de novembre, difficile de reconnaître Rio de Janeiro, la “Ville Merveilleuse” mondialement célèbre pour ses plages, son carnaval et son art de vivre. La métropole brésilienne accueille en effet le sommet du G20, réunissant pendant deux jours les dirigeants des plus grandes puissances mondiales. Un événement de taille qui nécessite un dispositif sécuritaire d’une ampleur inédite. Rio s’est ainsi transformée en une véritable forteresse ultra-sécurisée et sous haute surveillance.
25 000 militaires et policiers dans les rues
Pour assurer la sécurité de ce rendez-vous international, pas moins de 25 000 soldats et policiers ont été déployés dans toute la ville. Blindés positionnés aux points stratégiques, check-points, patrouilles renforcées : les forces de l’ordre sont omniprésentes, y compris dans les ports et aéroports. L’aéroport Santos Dumont, habituellement dédié aux vols intérieurs, est même entièrement fermé pendant la durée du sommet, de par sa proximité avec le Musée d’Art Moderne où se tiendront les réunions.
Un décret présidentiel pour mobiliser l’armée
Ce déploiement massif a été rendu possible par un décret signé par le président Luiz Inácio Lula da Silva. Intitulé “Garantie de la loi et de l’ordre”, il permet de faire appel aux forces armées dans des situations sécuritaires exceptionnelles. Une mesure jugée indispensable au vu des enjeux, mais aussi de la réputation de Rio en termes de criminalité. La ville a en effet enregistré 1790 homicides sur les six premiers mois de l’année, soit un toutes les 2h30 en moyenne.
Surveillance renforcée par drones et caméras
En plus des patrouilles au sol, la sécurité est assurée depuis les airs par des drones et des hélicoptères. Pas moins de 5000 caméras de surveillance quadrillent également la ville, notamment autour des hôtels où sont logées la cinquantaine de délégations. Les imposants cortèges officiels, à l’image de celui de la Chine et ses 25 véhicules, font aussi l’objet d’une vigilance de tous les instants lors de leurs déplacements.
Accès restreint aux plages
Même les célèbres plages de Copacabana et Ipanema, d’ordinaire très animées, n’échappent pas aux mesures de sécurité. Leurs accès sont limités et contrôlés, tandis que des navires de la Marine patrouillent au large. Un dispositif qui tranche avec l’image de carte postale habituellement associée à ces lieux emblématiques.
Une ville à l’arrêt
Pour faciliter la mise en place de ce dispositif et les déplacements des délégations dans une ville de plus de 6 millions d’habitants, la mairie a décrété lundi et mardi jours fériés. Couplés avec deux autres jours fériés, les Cariocas bénéficient ainsi de 6 jours chômés consécutifs. Administrations, banques et écoles sont fermées. Seuls les bars et restaurants restent ouverts. Le maire Eduardo Paes a prévenu : “Rio ne vivra pas une période normale” et a appelé les habitants à collaborer.
Organiser un tel événement au coeur de Rio est “un vrai défi”
Lucas Padilha, président du comité municipal d’organisation du G20
Si le G20 est une vitrine exceptionnelle pour Rio sur la scène internationale, sa tenue n’est pas sans conséquences pour le quotidien des habitants. Entre les emblématiques plages désertées, les favelas survolées par des drones et le centre-ville quadrillé par l’armée, la “Cidade Maravilhosa” offre pendant quelques jours un visage radicalement différent, bien loin des clichés touristiques.
Reste à espérer que ces mesures drastiques permettront un déroulement sans accroc de ce sommet planétaire. Et que Rio retrouvera rapidement après son atmosphère légère et festive qui fait son charme aux yeux du monde entier. En attendant, la ville vit au rythme de la géopolitique mondiale, transformée pour l’occasion en camp retranché ultra-sécurisé, reflet d’un monde sous tension.
