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Revenus Records des Géants de l’Armement en 2024

679 milliards de dollars. C’est le chiffre d’affaires jamais atteint par les 100 plus grands marchands d’armes en 2024. Derrière cette explosion : l’Ukraine, Gaza… et une Europe qui réarme à marche forcée. Mais certains géants peinent déjà à suivre la cadence. Jusqu’où ira cette spirale ?

Le conflit à Gaza, loin de freiner les affaires, semble avoir renforcé l’attractivité des technologies made in Israel. Les acheteurs internationaux continuent de se presser, preuve que la réputation d’efficacité opérationnelle l’emporte souvent sur les considérations politiques.

L’Asie, seule région en recul

Paradoxalement, la seule région à voir ses revenus baisser est l’Asie-Océanie (−1,2 %, 130 milliards). La raison principale ? Une série de scandales de corruption en Chine qui a entraîné l’annulation ou le report de nombreux contrats majeurs.

Cette situation crée de l’incertitude autour du vaste programme de modernisation de l’Armée populaire de libération. À l’inverse, le Japon et la Corée du Sud profitent de la demande européenne pour placer leurs productions.

Résumé en chiffres clés de 2024

• Total mondial : 679 milliards $ (+5,9 %)
• États-Unis : 334 milliards $ (49 % du marché)
• Europe : 151 milliards $ (+13 %)
• Russie : +23 % malgré sanctions
• Israël (3 entreprises) : +16 %
• Asie-Océanie : −1,2 %

Vers une nouvelle ère de réarmement mondial ?

Ce que montrent ces chiffres, c’est que nous sommes entrés dans une phase durable d’augmentation des dépenses militaires. Les budgets défense gonflent presque partout, les plans de modernisation s’enchaînent, et les industriels peinent déjà à suivre.

Les contraintes d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre qualifiée et les surcoûts risquent de devenir les nouveaux freins. Certains experts estiment que la capacité de production actuelle pourrait atteindre ses limites d’ici deux à trois ans si la tendance se confirme.

Dans le même temps, l’argent continue d’affluer. Les actionnaires des grands groupes de défense ont rarement connu pareille période faste. Une situation qui pose, une fois encore, la question du lien intime entre géopolitique et profits financiers.

Car derrière chaque contrat record se cache une réalité humaine : des conflits qui s’éternisent, des populations prises en étau, et une course aux armements qui ne semble pas prête de s’arrêter. La paix, elle, reste le seul marché qui ne connaît pas la croissance.

679 milliards de dollars. Quand on pose ce chiffre brut sur la table, il a de quoi faire tourner la tête. C’est le montant total des ventes réalisées en 2024 par les cent plus grands fabricants d’armes de la planète. Un record absolu, en hausse de près de 6 % sur un an, et de 26 % sur la dernière décennie.

Derrière ces chiffres se cache une réalité brutale : plus les tensions internationales s’exacerbent, plus les carnets de commandes des industriels de la défense se remplissent. Et 2024 aura été une année particulièrement lucrative.

Un record porté par l’Europe et les États-Unis

La grande surprise de cette année vient du Vieux Continent. Les 26 principaux groupes européens ont vu leur chiffre d’affaires bondir de 13 % pour atteindre 151 milliards de dollars. Une progression spectaculaire qui place l’Europe en deuxième position mondiale, loin devant l’Asie.

Plusieurs facteurs expliquent cette envolée. D’abord les besoins immenses de l’Ukraine, qui consomme des quantités colossales de munitions et de matériels. Ensuite, les pays donateurs européens doivent reconstituer leurs propres stocks après avoir vidé leurs arsenaux. Enfin, de nombreux gouvernements lancent des programmes de modernisation massifs, anticipant une menace russe jugée plus sérieuse que jamais.

Les performances exceptionnelles de quelques acteurs

Parmi les progressions les plus impressionnantes, on trouve le groupe tchèque Czechoslovak Group. Grâce à l’initiative tchèque qui fournit des obus d’artillerie à Kiev, son chiffre d’affaires a tout simplement explosé de 193 % pour atteindre 3,6 milliards de dollars. Une croissance qui illustre parfaitement comment certaines entreprises de taille moyenne surfent sur la vague.

Les géants historiques ne sont pas en restent pas moins dominateurs. Les États-Unis conservent leur leadership écrasant avec 39 entreprises dans le top 100 et un chiffre d’affaires cumulé de 334 milliards de dollars – presque la moitié du total mondial.

Les trois premiers mondiaux restent américains :

  • Lockheed Martin
  • RTX (ex-Raytheon)
  • Northrop Grumman

Des chaînes de production sous tension partout dans le monde

Pourtant, cette ruée vers l’armement rencontre de sérieux obstacles. Les usines tournent à plein régime, mais les délais s’allongent et les coûts explosent.

En Europe, le passage brutal d’une production de temps de paix à un rythme de guerre a révélé des fragilités. Le titane, par exemple, était en grande partie importé de Russie avant 2022. Airbus et Safran ont dû trouver en urgence de nouveaux fournisseurs, faisant grimper leurs coûts. Même problème avec certains minerais critiques dont la Chine a restreint l’exportation, obligeant Thales ou Rheinmetall à repenser complètement leurs approvisionnements.

Aux États-Unis, les programmes phares accumulent les dérapages. Le chasseur F-35 et le sous-marin nucléaire de classe Columbia sont concernés par des dépassements budgétaires et des retards importants, freinant la capacité à livrer rapidement.

« Les producteurs capitalisent sur une demande exceptionnellement forte, mais les contraintes de production limitent leur capacité à répondre pleinement. »

La Russie résiste malgré les sanctions

Deux entreprises russes figurent encore dans le classement : Rostec et United Shipbuilding Corporation. Ensemble, elles affichent 31,2 milliards de dollars de revenus, en hausse de 23 %.

Comment est-ce possible sous le poids des sanctions ? Tout simplement parce que la demande intérieure explose. L’armée russe consomme énormément pour soutenir son effort de guerre, et Moscou privilégie désormais ses propres industriels nationaux. Les exportations ont chuté, mais la production pour usage interne compense largement.

Le vrai talon d’Achille russe reste cependant la main-d’œuvre. Le pays manque cruellement de techniciens qualifiés pour tenir le rythme de production exigé par le Kremlin.

Israël : un marché qui ne connaît pas la crise

Dans une tout autre configuration, les trois grands noms de l’industrie israélienne tirent également leur épingle du jeu. Les neuf entreprises du Moyen-Orient présentes dans le top 100 réalisent 31 milliards de dollars, dont plus de la moitié grâce aux trois israéliennes (16,2 milliards, +16 %).

Le conflit à Gaza, loin de freiner les affaires, semble avoir renforcé l’attractivité des technologies made in Israel. Les acheteurs internationaux continuent de se presser, preuve que la réputation d’efficacité opérationnelle l’emporte souvent sur les considérations politiques.

L’Asie, seule région en recul

Paradoxalement, la seule région à voir ses revenus baisser est l’Asie-Océanie (−1,2 %, 130 milliards). La raison principale ? Une série de scandales de corruption en Chine qui a entraîné l’annulation ou le report de nombreux contrats majeurs.

Cette situation crée de l’incertitude autour du vaste programme de modernisation de l’Armée populaire de libération. À l’inverse, le Japon et la Corée du Sud profitent de la demande européenne pour placer leurs productions.

Résumé en chiffres clés de 2024

• Total mondial : 679 milliards $ (+5,9 %)
• États-Unis : 334 milliards $ (49 % du marché)
• Europe : 151 milliards $ (+13 %)
• Russie : +23 % malgré sanctions
• Israël (3 entreprises) : +16 %
• Asie-Océanie : −1,2 %

Vers une nouvelle ère de réarmement mondial ?

Ce que montrent ces chiffres, c’est que nous sommes entrés dans une phase durable d’augmentation des dépenses militaires. Les budgets défense gonflent presque partout, les plans de modernisation s’enchaînent, et les industriels peinent déjà à suivre.

Les contraintes d’approvisionnement, les pénuries de main-d’œuvre qualifiée et les surcoûts risquent de devenir les nouveaux freins. Certains experts estiment que la capacité de production actuelle pourrait atteindre ses limites d’ici deux à trois ans si la tendance se confirme.

Dans le même temps, l’argent continue d’affluer. Les actionnaires des grands groupes de défense ont rarement connu pareille période faste. Une situation qui pose, une fois encore, la question du lien intime entre géopolitique et profits financiers.

Car derrière chaque contrat record se cache une réalité humaine : des conflits qui s’éternisent, des populations prises en étau, et une course aux armements qui ne semble pas prête de s’arrêter. La paix, elle, reste le seul marché qui ne connaît pas la croissance.

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