C’est un témoignage saisissant qui a été livré lors d’une audience publique organisée par les garde-côtes américains. Les derniers mots prononcés par l’équipage du submersible Titan avant son implosion mortelle au fond de l’océan Atlantique ont été dévoilés, soulevant de troublantes interrogations sur les circonstances exactes du drame qui a coûté la vie à cinq explorateurs.
“Tout va bien” : Des mots lourds de sens
Selon les révélations faites lors de cette audience choc, les derniers messages envoyés par l’équipage du Titan au brise-glace de surface Polar Prince étaient empreints d’un optimisme désarmant. “Tout va bien”, auraient ainsi affirmé les occupants du submersible, quelques minutes seulement avant l’implosion fatale survenue le 18 juin dernier, alors que l’engin tentait de s’approcher de l’épave du Titanic par 4000 mètres de fond.
Un dernier échange sur la profondeur et le poids du Titan aurait suivi ce message, avant que le contact ne soit brutalement rompu, moins de deux heures après le début de la plongée. S’en est suivie une vaste opération de secours pour tenter de retrouver vivants les cinq passagers, parmi lesquels figuraient Stockton Rush, le patron d’OceanGate, l’entreprise exploitant le submersible, et le célèbre explorateur français Paul-Henri Nargeolet.
Une coque compromise après un impact de foudre ?
Mais au-delà de ces ultimes paroles énigmatiques, c’est le témoignage édifiant d’un ancien dirigeant d’OceanGate qui a particulièrement retenu l’attention. Tony Nissen, ex-directeur technique de l’entreprise, a en effet affirmé avoir été licencié en 2018 après avoir émis de sérieuses réserves sur l’intégrité structurelle du Titan, notamment après que le submersible a été frappé par la foudre la même année.
Je ne monterai pas dedans.
– Tony Nissen, ancien directeur technique d’OceanGate, au sujet du submersible Titan
Malgré ses mises en garde, Stockton Rush aurait balayé ses inquiétudes d’un revers de main. Lorsque ce dernier lui a proposé de piloter le Titan, Tony Nissen aurait répondu sans détour : “Je ne monterai pas dedans”. Des propos prémonitoires au regard de la tragédie qui s’est jouée sept ans plus tard.
Une enquête minutieuse pour comprendre l’impensable
L’enquête menée par les garde-côtes a par ailleurs mis en lumière de troublants manquements dans la maintenance et l’exploitation du submersible. Il a ainsi été révélé que le Titan était resté exposé aux éléments pendant de longs mois en 2022 et 2023, et que la coque n’avait jamais été inspectée par des organismes tiers, comme l’exigent pourtant les procédures standard.
Pendant deux semaines, des dizaines de témoins, parmi lesquels des représentants d’OceanGate et des responsables des garde-côtes, vont être entendus dans le cadre de cette procédure. L’objectif : faire toute la lumière sur les causes de ce naufrage hors normes et éviter qu’un tel drame ne se reproduise à l’avenir.
En parallèle, la famille de Paul-Henri Nargeolet a déposé plainte contre OceanGate pour “négligence grave” et réclame 50 millions de dollars de dommages et intérêts. Une procédure distincte qui promet, elle aussi, son lot de révélations sur les dessous d’une expédition qui s’est achevée de la pire des manières.