Alors que le gouvernement promet un projet « équilibré » sur la fin de vie, les révélations fracassantes d’un député Les Républicains viennent jeter le trouble. Yannick Neuder, élu de l’Isère et cardiologue de profession, tire la sonnette d’alarme sur un texte qu’il juge « déséquilibré » et porteur de dérives inquiétantes. Une bombe dans le débat sur l’euthanasie.
Des critères flous, une collégialité mise à mal
Pour le Dr Neuder, le projet de loi fin de vie s’est progressivement dévoyé, s’éloignant de l’équilibre promis. Il pointe du doigt des critères peu clairs pour encadrer l’aide active à mourir, une remise en cause de la collégialité des décisions, ou encore un manque de garde-fous pour les personnes vulnérables sous tutelle. Des zones d’ombre préoccupantes.
Carte blanche aux tiers ?
Plus alarmant encore selon lui, le texte ouvrirait la porte à une intervention excessive des tiers dans les choix de fin de vie. Une dérive éthique majeure qui bafouerait l’autonomie des patients. « On sait que la demande de mort diminue fortement chez les patients qui peuvent bénéficier de soins palliatifs », rappelle le praticien.
Il ne faudrait surtout pas légiférer sur l’aide active à mourir pour combler ce manque.
Yannick Neuder, député LR
La grande inconnue de l’impact sociétal
Au-delà du volet médical, c’est bien l’impact sociétal d’une telle loi qui inquiète le député. Faute d’étude approfondie, impossible selon lui de mesurer les conséquences à long terme d’un tel bouleversement législatif. Un saut dans l’inconnu.
- 7 patients sur 10 privés de soins palliatifs
- Des critères d’éligibilité à l’euthanasie jugés trop vagues
- Le spectre d’une “pente glissante” éthique
Méfiance face aux dérives potentielles
Pour l’élu, ce projet de loi pourrait bien ouvrir une boîte de Pandore. En l’absence de garde-fous suffisants, difficile d’écarter le risque de dérives. Un enjeu crucial quand il s’agit de légiférer sur un sujet aussi sensible que la fin de vie. Le débat ne fait que commencer.
Le coup de semonce du député Neuder résonne comme un appel à la prudence. Alors que l’examen du texte se profile, les lignes de fracture se dessinent sur les bancs de l’Assemblée. Faut-il y voir le signe annonciateur de futurs affrontements ? Une chose est sûre : dans ce débat de société crucial, chaque mot compte. La représentation nationale saura-t-elle trouver le point d’équilibre ? Réponse dans les prochaines semaines.
