Saviez-vous qu’un footballeur professionnel sur deux serait confronté à une maladie grave au cours de sa carrière ? C’est le lourd tribut que semblent payer ces athlètes de haut niveau, soumis à un rythme et une pression intense. Pascal Nouma, ancien attaquant emblématique du PSG et de l’OM, vient de révéler avoir lui-même mené un combat acharné contre le cancer alors qu’il foulait encore les pelouses de Ligue 1.
Un diagnostic qui tombe comme un couperet
C’est lors de son passage à l’Olympique de Marseille, en 2001, que Pascal Nouma apprend être atteint d’un cancer musculaire. Un kyste de la taille d’une balle de golf lui est détecté. Face à la gravité du diagnostic, le joueur décide pourtant de continuer à jouer, en parallèle de lourds traitements.
J’ai joué 11 matchs avec l’OM avec un cancer ! Je me sentais toujours fatigué, je ne comprenais pas.
Pascal Nouma
Son médecin, le Dr Gaillaud, lui aurait confié ne pas comprendre comment il avait pu tenir sur le terrain avec un tel mal. Le club, lui, n’était pas informé, secret médical oblige. Officiellement, Nouma souffrait d’une cheville douloureuse.
Un traitement lourd et un pronostic sombre
Pendant 8 mois, l’attaquant suit un traitement intensif à base de chimiothérapie et radiothérapie dans une clinique niçoise. Un parcours du combattant qu’il mène dans la plus grande discrétion. Ce n’est que des années plus tard qu’il apprendra la gravité de son mal :
On m’a dit que 98% des personnes atteintes de ma maladie succombaient.
Pascal Nouma
Un pronostic glaçant qui rend son combat encore plus admirable. Car en plus de lutter contre la maladie, Nouma doit aussi gérer la pression médiatique et les attentes des supporters, notamment ceux de Besiktas, son ancien club turc, qui réclament son retour.
Un nouveau départ après la guérison
Contre toute attente, l’ancien parisien finit par vaincre son cancer. Mais le chemin de la reconstruction est encore long. Il doit réapprendre les bases du football, un défi qu’il compare à « traverser l’Atlantique à la nage ».
Il parviendra finalement à retrouver les terrains, avant de raccrocher les crampons quelques années plus tard. Aujourd’hui, à 52 ans, Pascal Nouma se livre sur cette épreuve qui a marqué un tournant dans sa vie.
Le football m’a sauvé. Il m’a donné une raison de me battre. Mais cette expérience m’a aussi appris la valeur de chaque instant.
Pascal Nouma
Un témoignage fort qui lève le voile sur les défis, parfois invisibles, que doivent surmonter nos idoles du ballon rond. Et si la gloire et la lumière sont souvent au rendez-vous, l’ombre de la maladie n’est jamais très loin. Pascal Nouma en est l’illustration vivante, lui qui a dû puiser dans ses ultimes ressources pour gagner le match le plus important de sa vie.
Le cancer, un fléau qui n’épargne pas le monde du sport
Malheureusement, le cas de Pascal Nouma est loin d’être isolé. Ces dernières années, de nombreux sportifs de haut niveau ont dû livrer bataille contre le cancer :
- Johan Cruyff, légende du football néerlandais, est décédé d’un cancer du poumon en 2016.
- L’ex-gardien de but de l’équipe de France, Bruno Martini, nous a quittés en 2020 des suites d’un arrêt cardio-respiratoire survenu après un malaise au centre d’entraînement du Montpellier HSC. Il luttait alors contre un cancer depuis plusieurs mois.
- Plus récemment, c’est Pelé, roi du football brésilien, qui s’est éteint à 82 ans après avoir combattu un cancer du côlon.
Des destins brisés qui rappellent que même les plus grands champions restent vulnérables face à la maladie. Et si le sport de haut niveau permet souvent de repousser les limites du corps humain, il ne protège hélas pas de tout.
Briser le tabou des maladies dans le sport professionnel
En partageant son histoire, Pascal Nouma contribue à libérer la parole sur un sujet encore tabou dans le milieu du sport professionnel. Car admettre une faiblesse ou une maladie reste difficile dans un univers où la performance et l’image sont reines.
Pourtant, sensibiliser sur ces questions de santé pourrait permettre une meilleure prise en charge des athlètes concernés. Suivi médical renforcé, aménagement des entraînements et des compétitions, soutien psychologique… Les pistes sont nombreuses pour aider ces sportifs à traverser l’épreuve de la maladie sans mettre en péril leur carrière et leur intégrité physique.
L’autre enjeu est d’utiliser la notoriété des champions touchés pour faire avancer la cause. En devenant des porte-voix de la lutte contre le cancer, ils peuvent contribuer à faire évoluer les mentalités, encourager le dépistage et soutenir la recherche.
Des initiatives qui pourraient sauver des vies, sur et en dehors des terrains. Car comme le rappelle l’histoire de Pascal Nouma, le cancer frappe sans distinction. Et c’est unis et solidaires que nous avons le plus de chances de le vaincre.
