Dans les coulisses de la politique niçoise, une revanche se trame. Gaël Nofri, proche de Christian Estrosi et grand perdant des dernières élections législatives, n’a pas dit son dernier mot. Déterminé à reconquérir la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, il vient de lancer “Demain la 5”, un mouvement politique local qui se veut être le fer de lance de sa stratégie de reconquête.
Un revers cuisant mais une volonté intacte
Le 30 juin dernier, Gaël Nofri essuyait une défaite cinglante dès le premier tour face à la députée sortante Christelle d’Intorni, investie par Les Républicains et le Rassemblement National. Arrivé en troisième position avec seulement 15% des voix, derrière même un candidat écologiste, l’échec est difficile à avaler pour ce fidèle d’Estrosi. Pourtant, loin de se laisser abattre, Nofri y voit une opportunité de rebondir.
Les conditions de la dernière campagne et le contexte national font que le résultat ne peut être durable.
Un proche de Gaël Nofri
“Demain la 5”, un tremplin pour l’avenir
C’est dans ce contexte que Gaël Nofri a décidé de lancer son propre mouvement politique, baptisé “Demain la 5”. L’objectif affiché est clair : rassembler dès maintenant les forces vives en vue des prochaines échéances électorales, et particulièrement d’une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale en 2024.
Lors du lancement officiel de “Demain la 5” le 28 septembre dernier, Nofri a martelé son ambition de “continuer de travailler autour des valeurs qui font la force de la Métropole”. Une façon de se placer dans le sillage de Christian Estrosi tout en affirmant sa propre ligne politique, axée sur “l’investissement public et la modernisation des quartiers”.
Déstabiliser Christelle d’Intorni, l’objectif assumé
Mais au-delà des grandes déclarations, “Demain la 5” a aussi et surtout pour but de fragiliser la position de Christelle d’Intorni. En préparant le terrain de la prochaine bataille des législatives, Gaël Nofri espère bien semer le trouble chez son adversaire et ses soutiens.
Du côté de la députée, on feint l’indifférence et on dénonce des “chimères pathétiques”. Mais en coulisses, l’inquiétude pointe. Car Nofri, malgré ses défaites répétées, dispose toujours de solides appuis au sein de la majorité municipale et métropolitaine niçoise. De quoi donner des sueurs froides à Christelle d’Intorni à l’approche de 2024.
D’autres velléités de reconquête à droite
À l’est du département, un autre perdant des législatives fourbît ses armes. Philippe Pradal, le candidat malheureux de la 3e circonscription, ne cache pas son intention de repartir au combat pour récupérer le siège de député qu’il a cédé en juin au “ciottiste” Bernard Chaix.
Oui, j’y travaille.
Philippe Pradal, au sujet d’une nouvelle candidature
Comme Gaël Nofri, Philippe Pradal pourrait bien être tenté de monter sa propre écurie politique locale. Histoire de ne pas laisser le champ libre à ses adversaires d’ici le prochain round électoral.
Christian Estrosi, l’homme orchestre en embuscade
Derrière ces initiatives de reconquête, un homme tire les ficelles plus ou moins discrètement : Christian Estrosi. Le maire de Nice et président de la Métropole n’a pas digéré le revers subi par ses poulains en juin dernier. À deux ans des élections municipales qui pourraient le voir affronter son meilleur ennemi Éric Ciotti, il a tout intérêt à occuper le terrain.
En poussant ses fidèles à se réorganiser et à préparer la suite, Estrosi joue une partition subtile. Officiellement en retrait, il place savamment ses pions en vue des prochaines batailles. Un jeu d’échecs política dont il a le secret et qui pourrait bien redistribuer les cartes à droite sur la Côte d’Azur.
Une chose est sûre : à Nice plus qu’ailleurs, la guerre des droites n’est jamais finie. Et les prochains mois s’annoncent décisifs pour dessiner le rapport de force en vue des futures échéances politiques. Avec, en ligne de mire, la mairie de Nice et la suprématie locale. Gaël Nofri et “Demain la 5” n’ont pas fini de faire parler d’eux.