D’après des sources proches du gouvernement israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu aurait tenu mardi dernier une réunion sécuritaire ultra-confidentielle en territoire syrien, au sommet du mont Hermon, un site hautement stratégique surplombant le plateau du Golan annexé par Israël. Cette rencontre au plus haut niveau, révélée seulement quelques heures plus tard, témoigne des enjeux sécuritaires majeurs auxquels fait face l’État hébreu à ses frontières nord.
Une réunion au sommet dans un lieu emblématique
Le mont Hermon, point culminant de la région à cheval entre Israël, la Syrie et le Liban, revêt une importance capitale pour la sécurité de l’État hébreu. Du haut de ses 2814 mètres d’altitude, il offre un poste d’observation idéal sur les plaines et les vallées environnantes.
C’est précisément en ce lieu emblématique que s’est tenue la réunion sécuritaire présidée par Benjamin Netanyahu, a révélé un communiqué de son bureau. Le Premier ministre était accompagné d’une délégation de haut vol :
- Israël Katz, ministre de la Défense
- Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée
- Ori Gordin, commandant de la région militaire Nord
- Ronen Bar, chef du Shin Bet (sécurité intérieure)
La présence de ces hauts responsables souligne l’importance accordée à cette rencontre, qui visait à évaluer la situation sécuritaire actuelle et à définir les orientations stratégiques pour les mois à venir. Selon le communiqué, Benjamin Netanyahu a passé en revue le déploiement des forces israéliennes sur place et donné ses directives pour la suite des opérations.
Un message fort envoyé aux ennemis d’Israël
Au-delà de son aspect purement militaire, cette réunion revêtait également une forte dimension symbolique et politique. Comme l’a souligné le ministre de la Défense Israël Katz, il s’agissait de la première visite d’un Premier ministre israélien au sommet du mont Hermon depuis le déploiement de Tsahal dans la zone, consécutif à la chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie.
«Nous resterons ici aussi longtemps que nécessaire», a martelé Israël Katz dans un communiqué.
Un message on ne peut plus clair adressé aux ennemis de l’État hébreu, au premier rang desquels le Hezbollah libanais et les groupes rebelles syriens. Selon le ministre de la Défense, la présence israélienne au sommet du Hermon permet non seulement de renforcer la sécurité, mais constitue aussi :
«Une dimension de surveillance et de dissuasion sur les bastions du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa au Liban, ainsi qu’une dissuasion face aux insurgés à Damas, qui prétendent afficher un visage modéré mais sont en réalité membres des courants islamistes les plus extrémistes.»
Le Golan, une zone hautement stratégique
Le plateau du Golan, dont Israël a conquis la majeure partie sur la Syrie lors de la guerre des Six Jours en 1967, avant de l’annexer en 1981, constitue depuis un demi-siècle une zone tampon essentielle pour la sécurité de l’État hébreu. Bien que cette annexion n’ait jamais été reconnue par la communauté internationale, Israël considère le contrôle du Golan comme vital pour se prémunir contre toute agression venue de Syrie.
Du haut du mont Hermon, qui culmine à 2814 mètres d’altitude, les forces israéliennes disposent d’une vue imprenable sur le sud de la Syrie et la plaine libanaise de la Bekaa, fief du Hezbollah. Un avantage stratégique considérable dans une région où la menace d’une confrontation avec le mouvement chiite libanais, allié de l’Iran, reste très présente.
Un contexte régional tendu
La réunion sécuritaire présidée par Benjamin Netanyahu intervient dans un contexte régional particulièrement tendu. Malgré la chute de Bachar el-Assad et l’affaiblissement de l’État syrien, la situation aux frontières nord d’Israël reste très volatile.
Ces derniers mois, l’armée israélienne a dû faire face à plusieurs incidents le long de la ligne de démarcation avec la Syrie. Des tentatives d’infiltration de combattants venus de Syrie ont été déjouées et des tirs de roquettes en provenance du territoire syrien ont visé le plateau du Golan, provoquant des ripostes de Tsahal.
Dans le même temps, la tension reste vive avec le Hezbollah libanais, qui a menacé à plusieurs reprises de viser des installations stratégiques israéliennes en cas de nouvelle confrontation. Le mouvement chiite, qui dispose de milliers de roquettes pointées vers Israël, est considéré comme la principale menace à la sécurité de l’État hébreu.
Israël déterminé à défendre ses intérêts
Face à ces défis sécuritaires, le gouvernement israélien se montre déterminé à défendre les intérêts vitaux du pays. La réunion au sommet du mont Hermon, qui a rassemblé les plus hauts responsables militaires et sécuritaires autour de Benjamin Netanyahu, illustre cette volonté de maintenir une posture de fermeté.
En passant en revue le dispositif militaire déployé dans la région et en donnant ses directives, le Premier ministre a voulu adresser un message clair aux ennemis d’Israël : l’État hébreu est prêt à faire usage de la force pour garantir sa sécurité et préserver ses acquis stratégiques.
Reste à savoir si cette démonstration de force suffira à dissuader les acteurs hostiles dans la région. Alors que la situation en Syrie demeure très instable et que la menace du Hezbollah persiste, Israël devra redoubler de vigilance pour parer à toute éventualité. La tenue de cette réunion sécuritaire au plus haut niveau témoigne en tout cas de l’attention extrême portée par le gouvernement à ces enjeux vitaux pour le pays.