C’est dans un palais saoudien, sous les auspices du prince héritier Mohammed ben Salmane, que s’est déroulée la première rencontre à haut niveau entre responsables américains et russes depuis le début de la guerre en Ukraine. Une scène diplomatique d’une importance capitale, mais empreinte d’une méfiance palpable.
Un cadre extraordinaire pour des retrouvailles tendues
Le choix de l’Arabie Saoudite comme lieu de rencontre n’est pas anodin. Le royaume a déroulé le tapis rouge, bien décidé à en tirer profit pour redorer son image sur la scène internationale. Dans l’immense palais de Diriyah, qui grouille d’employés aux fonctions mystérieuses, flottent côte à côte les drapeaux américain et russe.
Assis face à face autour d’une grande table en acajou, les chefs de la diplomatie américaine et russe, Marco Rubio et Sergueï Lavrov, mènent leurs délégations respectives. D’un côté, le nouveau secrétaire d’État américain de 53 ans, de l’autre le vétéran de la diplomatie russe de 74 ans. Une première rencontre pour ces deux hommes qui ne se seraient jusqu’alors parlé qu’une fois au téléphone.
Des enjeux colossaux sur fond de guerre en Ukraine
Plus d’un an après le début de l’invasion russe en Ukraine, cette rencontre permet à Moscou de sortir quelque peu de son isolement international. Mais les visages sont fermés, les enjeux immenses. Ni sourires, ni poignées de mains devant les caméras. À Kiev et dans les capitales européennes, on s’inquiète que le sort de l’Ukraine ne se joue sans eux.
Visiblement, la méfiance est aussi au rendez-vous… Comme si chaque partie jaugeait l’autre pour connaître son degré de sincérité.
Un observateur de la scène
Arabie Saoudite : l’hôte qui veut en tirer profit
Pour l’Arabie Saoudite, pays hôte de cette rencontre historique, c’est l’occasion de se replacer au centre du jeu diplomatique mondial. Le ministre saoudien des Affaires étrangères et le conseiller à la sécurité nationale assistent au début de la réunion avant de s’éclipser discrètement, laissant Américains et Russes face à face.
Après une première session de travail de plus de deux heures, une courte pause, puis la reprise des discussions autour d’un déjeuner, les échanges prennent fin en début d’après-midi. Que sortira-t-il de cette rencontre aussi solennelle que tendue ? Une chose est sûre, elle marque un tournant dans les relations américano-russes et laisse présager de nouveaux développements dans les mois à venir. Le monde retient son souffle.