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Retour Controversé d’Usmanov à la Tête de l’Escrime Mondiale

Le retour imminent d'Alisher Usmanov, oligarque russe sous sanctions européennes, à la présidence de la Fédération Internationale d'Escrime soulève des questions sur l'influence russe dans le sport mondial. Malgré la controverse, Usmanov semble en passe de reprendre les rênes, fort du soutien de nombreuses fédérations nationales. Son opposant suédois dénonce...

C’est un retour qui fait grand bruit dans le monde de l’escrime. Alisher Usmanov, l’oligarque russe qui avait dû se mettre en retrait de la présidence de la Fédération Internationale d’Escrime (FIE) en mars 2022 suite aux sanctions européennes liées à l’invasion russe en Ukraine, s’apprête à retrouver son fauteuil. Un come-back controversé qui soulève des questions sur l’influence russe dans le sport international.

Un soutien massif malgré les sanctions

Ce samedi à Tachkent en Ouzbékistan, Usmanov fait figure de grand favori face à son unique adversaire, le Suédois Otto Drakenberg. Et pour cause, sa candidature a reçu l’appui de 103 fédérations nationales sur 153. Un plébiscite qu’Usmanov voit comme « un signe de confiance et de reconnaissance » pour son bilan à la tête de la FIE depuis 2008.

Pourtant, l’homme d’affaires de 71 ans, qui a fait fortune dans la métallurgie, reste sous le coup de sanctions européennes gel ant ses avoirs. Bruxelles le considère comme un proche de Vladimir Poutine, une description que l’intéressé conteste fermement. Lors de sa mise en retrait en 2022, Usmanov avait dénoncé des sanctions « injustes » et des « allégations fausses et diffamatoires ».

Une candidature contestée

Son opposant suédois Otto Drakenberg s’est présenté pour « offrir une alternative qui soutiendrait les structures démocratiques de la FIE ». Il s’appuie sur les sanctions pour contester la candidature d’Usmanov, arguant que ce dernier ne pourrait se rendre au siège de la FIE à Lausanne, ni dans les pays qui l’ont sanctionné.

Il est raisonnable d’attendre que le chef de file de l’escrime mondiale ne soit pas persona non grata dans une grande partie du monde.

Otto Drakenberg, candidat à la présidence de la FIE

Selon des experts, si des exceptions de déplacement existent, elles sont incertaines dans le cas d’une personne participant à un événement sportif. Surtout, le gel des avoirs d’Usmanov pourrait perturber le fonctionnement de la FIE, les banques préférant souvent éviter de traiter avec des entités liées à des personnes sanctionnées.

Une candidature validée malgré tout

La fédération suédoise a demandé à la FIE de rejeter la candidature d’Usmanov, mais s’est vu répondre que ce dernier remplissait les critères requis. Le comité d’éthique de l’instance a également interrogé la FIE sur les bases de cette validation, sans obtenir de réponse à ce jour selon une source proche des institutions.

Usmanov, qui avait personnellement contribué au financement de la FIE par le passé, a assuré qu’il continuerait « à prendre toutes les mesures nécessaires » pour que les sanctions « juridiquement infondées » prises contre lui « n’affectent pas la FIE et ses activités » s’il est réélu.

Un climat plus favorable aux Russes

Son probable retour intervient dans un contexte de réintégration progressive des sportifs russes et bélarusses sur la scène internationale. La FIE avait été la première fédération à se prononcer en faveur de leur retour en compétition en mars 2023, un an après leur mise à l’écart suite à l’invasion de l’Ukraine.

Malgré la controverse, Alisher Usmanov semble donc en passe de reprendre les rênes de l’escrime mondiale, illustrant l’influence persistante de certains oligarques russes dans le sport international. Un retour qui ne manquera pas de susciter des interrogations sur la gouvernance des instances sportives et leur indépendance face aux enjeux géopolitiques.

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