Imaginez : vous montez dans un TGV un vendredi soir, pressé de rejoindre votre destination pour le week-end. Les minutes passent, puis les heures… Bienvenue dans le cauchemar qu’ont vécu les passagers du TGV 8550 reliant Paris à Hendaye ce vendredi 26 novembre. Un trajet qui aurait dû durer un peu plus de 5 heures s’est transformé en une odyssée nocturne de près de 15 heures.
Un “incident d’alimentation électrique” aux lourdes conséquences
Selon les informations fournies par la SNCF, c’est “un incident d’alimentation électrique” causé par une caténaire arrachée dans les Landes qui serait à l’origine de cette mésaventure hors norme. L’incident a provoqué un arrêt brutal du TGV à hauteur de la gare de Morcenx, petite commune landaise d’à peine 5000 habitants. Et les passagers n’étaient pas au bout de leurs peines…
De longues heures d’attente dans l’incertitude
Bloqués en pleine voie, sans possibilité de descendre, les voyageurs ont dû prendre leur mal en patience. Les heures ont défilé, interminables, sans qu’aucune information claire ne leur soit communiquée sur la durée de l’arrêt forcé. “C’était très long, on ne savait pas combien de temps on allait attendre. Eux non plus ne savaient pas”, témoigne un passager exaspéré. Un autre abonde : “Personne ne nous a rien dit, personne n’est venu”.
Comble de l’ironie, le maire de Morcenx aurait même proposé aux naufragés du rail de “dormir dans le Super U” de sa commune, selon une passagère. Une nuit à la belle étoile dans un supermarché, voilà une expérience inédite qui ne figurait sûrement pas au programme !
Terminus pour certains, le périple continue pour d’autres
Il aura fallu attendre 1h30 du matin, soit plus de 7 heures après le départ de Paris, pour que le TGV puisse enfin repartir au ralenti, bondé de passagers épuisés. Terminus Bordeaux, atteint seulement vers 3h30 du matin. Les voyageurs à destination de Paris ont dû passer le reste de la nuit à l’hôtel, gracieusement offert par la SNCF, avant de pouvoir repartir par les premiers trains du matin.
Épilogue de ce rocambolesque voyage : certains passagers ne sont arrivés à Paris qu’aux alentours de 9h samedi, après près de 15 heures d’un périple éreintant, soit trois fois la durée normale du trajet. Un “retard historique” qui leur aura au moins valu un geste commercial exceptionnel de la part de la SNCF : 150% du prix de leurs billets remboursés. Une maigre consolation au vu de la nuit blanche et stressante imposée par ce voyage cauchemardesque dont ils se souviendront longtemps.
Les enseignements à retenir
Cette mésaventure met en lumière la vulnérabilité du trafic ferroviaire face aux incidents techniques, et soulève des questions sur la gestion de crise et la communication de la SNCF en pareilles circonstances. Elle illustre aussi, à l’extrême, les aléas auxquels s’exposent quotidiennement les usagers des transports en commun. Un constat qui devrait inciter la SNCF à renforcer la résilience de son réseau et à revoir ses protocoles pour mieux informer et prendre en charge les voyageurs lorsque des incidents de cette ampleur surviennent.
En attendant, vous réfléchirez sûrement à deux fois avant de programmer un trajet en TGV un vendredi soir. Et si d’aventure vous vous retrouviez dans un cas similaire, armez-vous de patience, de philosophie… et d’un bon oreiller ! On n’est jamais trop prudent.