Les résultats du premier tour des élections législatives anticipées ont créé une véritable onde de choc sur l’échiquier politique français. Avec 34% des suffrages, le Rassemblement national (RN) a réalisé une percée historique, reléguant la gauche unie sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP) et le camp présidentiel loin derrière. Face à ce séisme, les différentes forces en présence ont rapidement réagi pour donner leurs premières consignes de vote en vue du second tour décisif qui se profile.
Le RN en pole position, une main tendue aux électeurs
Portée par sa dynamique, Marine Le Pen s’est adressée dimanche soir à ceux qui n’ont pas voté pour son parti au premier tour. La cheffe de file du RN les a appelés à «rejoindre la coalition de la liberté, de la sécurité et de la fraternité» pour le second tour du 7 juillet, qui s’annonce comme «l’un des plus déterminants de toute l’histoire de la Ve République» selon Jordan Bardella.
La gauche unie fait front contre l’extrême droite
En face, Jean-Luc Mélenchon a sonné la mobilisation des troupes de la gauche unie. Le leader Insoumis a exhorté à ne pas laisser «une voix» ni «un siège» de plus au RN, demandant à ses camarades de se «retirer en toutes circonstances» en cas de triangulaire défavorable pour permettre au mieux placé de «battre le RN». Un appel relayé par les autres composantes du NFP.
Il y aura désistement et nous soutiendrons le candidat capable de vaincre le RN.
Raphaël Glucksmann, chef de file des socialistes au Parlement européen
Le dilemme cornélien de la macronie
Arrivé en troisième position, le camp présidentiel peine à accorder ses violons sur la position à adopter. Si Édouard Philippe a appelé les candidats Horizons à se retirer pour éviter l’élection de députés RN ou LFI, d’autres comme Aurore Bergé refusent le «désistement automatique» face à des candidats jugés aux limites de l’arc républicain.
Chacun pour soi à droite
Englués dans leurs divisions, Les Républicains ont fait savoir qu’ils ne donneraient aucune «consigne de vote». Certains n’hésitent pas à assumer leur préférence pour le RN face à un candidat de gauche dans l’hypothèse d’une triangulaire.
À une semaine du second tour, les jeux sont loin d’être faits. Si les appels à un «front républicain» se multiplient pour endiguer la poussée du Rassemblement national, la dynamique semble pour l’heure favorable au parti de Marine Le Pen qui pourrait décrocher une majorité inédite à l’Assemblée nationale. Les reports de voix et les consignes des différentes forces politiques seront scrutés de près et détermineront l’issue de ce scrutin à haut risque pour l’avenir du pays. Verdict dimanche prochain dans les urnes.
