Selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of the American College of Cardiology, passer plus de 10 heures par jour assis ou allongé pourrait avoir de graves conséquences pour la santé cardiaque, et ce même chez les personnes pratiquant une activité physique régulière. Des chercheurs américains et britanniques ont analysé les données d’accéléromètres portés par près de 90 000 participants pour mesurer précisément leur niveau d’activité quotidien.
Un seuil critique de sédentarité à ne pas dépasser
Les résultats sont sans appel : les personnes restant sédentaires plus de 10,6 heures par jour voient leur risque d’insuffisance cardiaque grimper de 40% et celui de décès d’origine cardiovasculaire de 54%, en comparaison avec celles bougeant davantage. Et pratiquer les 150 minutes d’activité physique modérée à intense recommandées chaque semaine ne suffit pas à gommer totalement ce surrisque.
Les participants les plus sédentaires, même s’ils faisaient du sport, conservaient un risque accru d’insuffisance cardiaque de 15% et de mortalité cardiovasculaire de 33% par rapport aux moins sédentaires. Chaque demi-heure passée en moins assis réduit significativement ces risques.
Des pauses régulières pour contrer les méfaits de la sédentarité
Pour le Dr Khurshid, cardiologue et co-auteur de l’étude, ces résultats confirment la nécessité de réduire le temps sédentaire pour protéger son cœur, avec un seuil d’alerte situé à environ 10 heures par jour. Outre une activité physique régulière, il recommande de :
- Faire des pauses fréquentes si l’on travaille assis, en se levant au moins toutes les 30 minutes
- Utiliser un bureau debout ou se déplacer pendant les appels téléphoniques
- Prendre les escaliers, marcher ou faire du vélo pour les trajets courts
- Mettre une alarme pour bouger régulièrement
Cette étude ajoute des preuves solides d’un lien fort entre comportement sédentaire et santé cardiovasculaire. Les résultats suggèrent clairement que nous devons faire bouger les gens pour promouvoir une meilleure santé.
Pr Krumholz, rédacteur en chef du Journal of the American College of Cardiology
Vers une prise en compte de la sédentarité dans la prévention des maladies cardiaques
Jusqu’à présent, les recommandations pour un cœur en bonne santé se focalisaient surtout sur l’activité physique, sans toujours prendre en compte le temps passé à des occupations sédentaires. Cette étude souligne l’importance d’agir aussi sur ce paramètre pour une prévention optimale des pathologies cardiovasculaires.
De simples changements du quotidien, comme se lever plus souvent ou aménager des moments d’activité, pourraient avoir un impact significatif à long terme. Il s’agit désormais d’un nouvel axe à intégrer dans les stratégies de santé publique et dans le dialogue entre patients et professionnels de santé.
Si le risque lié à la sédentarité inquiète, rappelons qu’il n’est pas une fatalité. Chacun peut agir à son niveau pour limiter le temps passé assis et favoriser une activité physique régulière, deux atouts majeurs pour garder un cœur en pleine forme le plus longtemps possible.