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Résolution 1701 de l’ONU : Clé du conflit Israël-Hezbollah

La résolution 1701 de l'ONU, garante d'un calme fragile entre Israël et le Hezbollah depuis 2006, est à nouveau sous les projecteurs. Retour sur ce texte crucial qui vise à stabiliser le sud du Liban, mais dont le respect vacille face à la récente escalade des tensions...

Depuis près de deux décennies, un texte de l’ONU s’efforce de maintenir un équilibre précaire entre Israël et le Hezbollah libanais. Mais aujourd’hui, alors que les tensions s’intensifient à nouveau dans la région, la résolution 1701 du Conseil de sécurité se retrouve plus que jamais sous le feu des projecteurs.

Une résolution pour mettre fin aux hostilités

Adoptée à l’unanimité en août 2006, au lendemain d’un violent conflit entre Israël et le Hezbollah, la résolution 1701 avait pour objectif de ramener le calme dans le sud du Liban. Ce texte ambitieux prévoyait notamment le déploiement de l’armée libanaise et des Casques bleus de la Finul le long de la frontière, en lieu et place des combattants du Hezbollah.

Malgré des accrochages sporadiques, cette disposition a globalement permis de contenir les violences pendant de longues années. Mais depuis octobre 2023, la situation se dégrade à nouveau, mettant à rude épreuve les fondements mêmes de la résolution.

La Ligne bleue, une frontière sous haute surveillance

Au cœur du dispositif de la résolution 1701 se trouve la fameuse “Ligne bleue”. Tracée par l’ONU en 2000 lors du retrait israélien du Liban, elle matérialise sur près de 120 km la frontière entre les deux pays. Sa surveillance est confiée aux quelque 10.000 Casques bleus de la Finul, épaulés par 4.500 soldats libanais.

Tout franchissement de cette ligne par l’un ou l’autre camp est considéré comme une violation de la résolution. Mais depuis la reprise des hostilités, les incidents se multiplient, obligeant la Finul à une vigilance de tous les instants.

Un respect en demi-teinte

Si la résolution 1701 a permis de limiter les affrontements directs, son application reste pourtant incomplète. Le Hezbollah n’a jamais vraiment quitté le sud du Liban, où il aurait creusé de nombreux tunnels selon des experts. Le mouvement chiite refuse aussi obstinément de désarmer, contrevenant à l’un des principes fondateurs du texte.

«Tout franchissement de la Ligne bleue par l’une ou l’autre des parties constitue une violation de la résolution 1701.»

– Les Nations Unies

De son côté, Israël est régulièrement accusé de violer l’espace aérien et les eaux territoriales libanaises. Ses opérations contre le Hezbollah, comme l’offensive terrestre de septembre 2023, sont aussi décriées comme autant d’entorses à l’esprit de la résolution.

La Finul dans la tourmente

Prise entre deux feux, la Finul paie aussi un lourd tribut à ce regain de tensions. Plusieurs de ses positions ont été ciblées par des tirs délibérés de l’armée israélienne selon l’ONU, qui a vivement condamné ces actes. L’une de ses tours d’observation a même été entièrement détruite lors de l’opération israélienne au Liban fin septembre.

Ces attaques, directes ou collatérales, compliquent considérablement la tâche des Casques bleus, dont la mission de maintien de la paix n’a jamais semblé aussi ardue. Elles soulignent aussi toute la fragilité des acquis de la résolution 1701, remise en cause par la détérioration sécuritaire.

Un avenir incertain

Face à cette escalade, la communauté internationale s’active pour tenter de préserver les fondements de la résolution. Les États-Unis notamment ont réaffirmé leur attachement à ce texte, qu’ils considèrent comme la clé d’une désescalade durable. Mais sur le terrain, la réalité est tout autre.

Affaiblie par les violations répétées de ses principes, contestée par les belligérants qui s’en réclament pourtant, la résolution 1701 semble aujourd’hui bien impuissante à enrayer l’engrenage de la violence. Plus que jamais, son avenir apparaît incertain, suspendu à la volonté des acteurs du conflit de renouer avec son esprit originel de dialogue et d’apaisement. Un défi immense, à l’heure où les armes ont repris la parole.

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