C’est une scène sidérante qui se déroule depuis plusieurs mois dans une ancienne résidence étudiante de Marseille. Près d’une cinquantaine d’appartements sont occupés illégalement par des squatteurs qui y imposent leurs propres règles, au grand dam des propriétaires légitimes tentant désespérément de récupérer leurs biens. Un univers parallèle où la loi du plus fort semble primer.
Quand les squats remplacent les étudiants
Malik, propriétaire de plusieurs logements dans cette résidence autrefois dédiée aux étudiants, bataille depuis des mois pour déloger les occupants. Lors d’une récente visite, il interroge deux hommes en caleçon installés dans l’un des petits appartements :
Combien êtes-vous ici ?
À l’intérieur, c’est un spectacle de désolation. Sur un matelas posé à même le sol, l’un des squatteurs fume nonchalamment une cigarette pendant que des cafards infestent le compteur électrique. Son acolyte prétend louer l’appartement 400€ par mois et brandit comme preuve un simple relevé bancaire, probablement dérobé dans une boîte aux lettres selon Malik. Malgré la sommation de quitter les lieux, les deux hommes restent inflexibles.
Des couloirs hantés par les trafiquants
Au cœur de cette ancienne résidence étudiante règne un climat de peur et de non-droit. Malik confie :
Ils se promènent dans les couloirs avec des machettes. Ils communiquent entre eux, il ne faut pas rester ici.
Les squatteurs ne sont pas seulement des sans-papiers en quête d’un toit. Trafiquants de drogue et individus potentiellement dangereux ont aussi pris leurs quartiers entre ces murs, transformant les couloirs en zones de non-droit.
Le combat des propriétaires pour récupérer leurs biens
Face à cette situation intenable, l’association des copropriétaires multiplie les actions pour tenter de déloger les occupants illégaux. À ce jour, 90 appartements ont pu être vidés de leurs squatteurs mais la bataille est loin d’être gagnée. Les propriétaires se sentent abandonnés par les autorités.
Cette résidence étudiante squattée illustre de manière criante les dérives engendrées par le squat. Derrière les portes closes se joue une lutte acharnée entre occupants illégaux et propriétaires floués, sur fond de trafics et de violence. Un combat inégal et épuisant pour ces derniers qui espèrent juste, un jour, récupérer ce qui leur appartient.