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Réseau d’immigration clandestin démantelé à Nancy : 4 passeurs mis en examen

Un important réseau d'immigration clandestine vient d'être démantelé à Nancy. Les migrants payaient jusqu'à 7000€ aux passeurs pour entrer illégalement dans l'espace Schengen depuis la Turquie, munis de faux documents. Combien d'autres filières de ce type sévissent encore ? Le gouvernement...

C’est un véritable coup de filet qu’ont réalisé les enquêteurs de l’Office central de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) ce début de semaine. Au terme d’une longue enquête, sept personnes soupçonnées de faire partie d’un important réseau d’immigration clandestine ont été interpellées lundi et mardi à Nancy et dans sa région.

300 migrants entrés illégalement depuis 2022

Selon les éléments de l’enquête, ce réseau criminel très organisé aurait permis l’entrée illégale d’environ 300 migrants depuis la Turquie vers l’espace Schengen (France, Allemagne, Belgique, Luxembourg…) et ce depuis 2022. Les migrants devaient s’acquitter de sommes allant de 3500 à 7000 euros auprès des passeurs pour ce périlleux voyage vers l’eldorado européen.

Le modus operandi était bien rodé. Les migrants partaient de Turquie pour rejoindre la Serbie. Là, de faux documents leur étaient fournis par le réseau afin qu’ils puissent franchir les frontières de l’espace Schengen sans éveiller les soupçons. Une flotte d’une cinquantaine de véhicules était à disposition pour convoyer les clandestins jusqu’à destination.

4 passeurs mis en examen et écroués

Au terme de leur garde à vue, quatre des sept personnes interpellées, toutes suspectées d’être des passeurs, ont été mises en examen par un juge d’instruction. Trois d’entre elles ont été placées en détention provisoire et la quatrième sous contrôle judiciaire.

Notre politique en matière d’immigration clandestine se veut ferme et rigoureuse. Nous devons maîtriser nos frontières.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur

De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a salué ce “coup de filet” et réaffirmé sa volonté de lutter avec fermeté contre l’immigration illégale. Il a évoqué de possibles mesures comme le renvoi des clandestins vers des “pays de transit”, l’allongement de la durée maximale de rétention administrative à 210 jours ou encore un durcissement des critères de régularisation des sans-papiers.

Des réseaux tentaculaires difficiles à enrayer

Malgré les efforts des autorités, force est de constater que les réseaux de passeurs s’adaptent en permanence pour continuer leur lucratif trafic. Equipés de moyens conséquents et très organisés, ils parviennent souvent à déjouer les contrôles aux frontières. L’appât du gain est tel que même le démantèlement d’une filière ne suffit généralement pas à enrayer le phénomène sur le long terme.

Face à l’ampleur de la tâche, une coopération européenne accrue semble plus que jamais nécessaire, tant en matière policière et judiciaire que pour l’harmonisation des politiques migratoires. C’est à ce prix que l’UE pourra espérer reprendre la main sur le contrôle de ses frontières extérieures et juguler l’immigration clandestine.

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