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Reprise du trafic routier entre le Cameroun et la Centrafrique

Le trafic routier entre le Cameroun et la Centrafrique reprend progressivement suite à des accords entre les deux pays. Malgré une grève des transporteurs camerounais depuis mi-novembre, des camions ont recommencé à prendre la route. Cependant, tous les routiers ne sont pas encore convaincus par les mesures prises. Découvrez les détails de cette situation complexe qui impacte fortement l'économie centrafricaine.

Après plusieurs semaines de blocage, le trafic des marchandises entre le Cameroun et la Centrafrique a timidement repris ce jeudi. Cette évolution fait suite à des accords passés entre les deux pays pour mettre un terme à la grève des transporteurs routiers camerounais débutée à la mi-novembre. Si certains camions ont recommencé à sillonner le « corridor Douala-Bangui », reliant le port camerounais à la capitale centrafricaine, tous les routiers ne sont pas encore convaincus par les mesures prises.

Un blocus aux lourdes conséquences

Tout a commencé le 18 novembre dernier, lorsqu’un chauffeur routier camerounais a été tué dans un village centrafricain situé à 166 km de Bangui. Les transporteurs ont alors dénoncé un « assassinat », pointant du doigt l’implication de mercenaires russes de la société Wagner, présents dans le pays pour épauler l’armée nationale. En réaction, ils ont décidé de suspendre leurs livraisons vers la Centrafrique.

Ce blocus a eu de lourdes répercussions pour ce pays enclavé, très dépendant des importations en provenance du Cameroun. Les camions se sont entassés à la frontière et les prix se sont envolés sur les étals centrafricains. Une situation intenable à long terme pour ce pays déjà fragilisé par des années d’instabilité.

Des accords pour une reprise progressive

Face à l’urgence, des discussions ont eu lieu entre les autorités des deux pays. Elles ont abouti mercredi à la signature d’accords, en présence de représentants syndicaux. Parmi les mesures prises, Bangui s’est engagée à ouvrir une enquête sur la mort du chauffeur et à sanctionner les coupables. Elle a aussi promis de renforcer la sécurité des transporteurs camerounais sur son territoire.

Autre point important, les droits de passage des poids lourds ont été revus à la baisse, passant de 25 000 à 10 000 francs CFA (38 à 15 euros). Les autorités espèrent ainsi fluidifier le trafic et réduire les  » contrôles tracassiers  » tant décriés par les routiers. Des avancées qui ont convaincu certains de reprendre la route dès jeudi matin.

Une reprise sous surveillance

Malgré ces accords, tous les transporteurs ne sont pas encore prêts à reprendre leurs livraisons.  » Il est trop tôt pour se prononcer sur la reprise, même si certains ont pris la route « , a déclaré à l’AFP le représentant camerounais de l’intersyndicale à l’origine du mouvement.  » Nous attendons de voir car nous n’avons pas été satisfaits « , a-t-il ajouté, restant évasif sur les garanties de sécurité proposées par Bangui.

C’est tout un pays qui retient son souffle, espérant que le corridor Douala-Bangui retrouve rapidement son effervescence habituelle, vitale pour l’économie centrafricaine.

Le gouvernement centrafricain va donc devoir prouver rapidement sa capacité à sécuriser cet axe routier stratégique, régulièrement le théâtre d’incidents. La tâche s’annonce ardue, le pays étant toujours en proie à des attaques sporadiques de groupes rebelles, malgré l’appui militaire de Moscou. C’est tout un pays qui retient son souffle, espérant que le « corridor » retrouve rapidement son effervescence habituelle, vitale pour l’économie nationale.

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