C’est avec une grande émotion que les Parisiens et les catholiques du monde entier s’apprêtent à célébrer la réouverture de Notre-Dame de Paris ce week-end. Après l’incendie dévastateur d’avril 2019 qui avait plongé la France dans la stupeur, la célèbre cathédrale gothique va enfin pouvoir accueillir à nouveau les fidèles dans sa nef restaurée, près de quatre ans après le sinistre.
Une « résurrection » très attendue
Pour beaucoup, c’est un véritable « soulagement » et une « merveille » de revoir Notre-Dame renaître de ses cendres. Christine Linard, paroissienne parisienne de 81 ans, parle avec enthousiasme de cette « résurrection », se réjouissant à l’avance de retrouver la splendeur des lieux, si propice au recueillement et à la prière :
Quand c’est beau, il y a cet étonnement de se dire, Dieu est merveilleux dans sa création. Il faut donner au Seigneur des cloches, des vitraux… C’est ce qu’on va lui rendre.
Christine Linard, paroissienne de Notre-Dame
La première messe ouverte au public aura lieu dimanche soir, et d’autres suivront chaque jour de la semaine. Mais les places sont chères, car il fallait réserver à l’avance, et tous les créneaux se sont arrachés en quelques heures à peine.
Un attachement profond des fidèles
Cet engouement témoigne de l’attachement très fort des catholiques à ce monument emblématique. Comme l’explique Xavier Castillo, sacristain d’une autre église parisienne :
Notre-Dame est un symbole de l’Église catholique en France, une représentation de ce qu’a été la France en matière religieuse.
Xavier Castillo, sacristain de l’église de La Madeleine
Au-delà de sa dimension spirituelle, la cathédrale est aussi perçue par les Français comme un emblème de Paris et de la France, ainsi qu’un pan de leur histoire, selon un récent sondage. Mais pour les pratiquants, c’est avant tout un haut lieu de culte.
Une réouverture en grande pompe
La cérémonie d’inauguration de samedi soir s’annonce grandiose, en présence de nombreux chefs d’État et de gouvernement, dont le président français Emmanuel Macron. Mais comme le souligne Olivier Ribadeau-Dumas, recteur-archiprêtre de Notre-Dame, le plus important est que « le culte puisse à nouveau être célébré » et que « les catholiques de Paris vont retrouver leur église mère ».
Patience et recueillement
Face à l’afflux de visiteurs attendu, certains fidèles préfèrent toutefois attendre un peu avant de se rendre dans la cathédrale rénovée, à l’image de Christine Linard :
J’irai un peu plus tard. Je n’aime pas les foules. J’aime le silence.
Christine Linard, fidèle parisienne
Pendant les travaux, les messes de Notre-Dame étaient célébrées dans une église voisine. Fin novembre, de nombreux paroissiens confiaient déjà leur hâte de retrouver « leur » cathédrale.
Des trésors qui font leur retour
La réouverture sera aussi marquée par le retour à Notre-Dame de précieuses reliques et œuvres d’art sauvées des flammes, comme la célèbre Couronne d’épines du Christ et la statue de la Vierge à l’Enfant, déjà réinstallée en novembre lors d’une procession très suivie.
Notre-Dame, c’est une page d’histoire. Qu’elle n’ait pas brûlé, ça montre que les miracles existent.
Tiphaine Latrouite, 25 ans, lors du retour de la Vierge à l’Enfant
Pour tous les amoureux de la cathédrale, croyants ou non, cette renaissance est donc vécue comme un véritable symbole d’espoir et de résilience. Notre-Dame de Paris, blessée mais toujours debout, ouvre un nouveau chapitre de sa longue histoire, pour le plus grand bonheur des fidèles du monde entier.