Près de cinq ans après l’incendie dévastateur qui a ravagé Notre-Dame de Paris, la célèbre cathédrale s’apprête enfin à rouvrir ses portes au public. Ce vendredi, à quelques jours de la cérémonie officielle de réouverture, le président Emmanuel Macron a tenu à effectuer une dernière visite de chantier pour constater de ses propres yeux l’ampleur du travail accompli.
Véritable prouesse architecturale et technique, la restauration de Notre-Dame aura mobilisé pas moins de 2000 artisans, experts et ouvriers pendant près d’un demi-siècle. Un défi hors norme que beaucoup jugeaient impossible à relever dans un délai aussi court. Pourtant, à force de ténacité et de savoir-faire, le pari a été tenu.
Un chantier pharaonique
Lorsque les flammes ont dévoré la toiture et la flèche de Notre-Dame ce funeste 15 avril 2019, peu imaginaient qu’il serait possible de rendre à la cathédrale sa splendeur d’antan en seulement quelques années. Les dégâts étaient considérables : voûtes effondrées, vitraux soufflés, statues calcinées… Il a fallu des mois rien que pour sécuriser le site et évacuer les gravats.
Mais très vite, une formidable chaîne de solidarité s’est mise en place. Dons, mécénats, collectes… Les promesses de financement ont afflué du monde entier pour contribuer à la renaissance de ce joyau du patrimoine français et de la chrétienté. Parallèlement, un consortium réunissant les plus grands experts en restauration des monuments historiques planchait sur les défis techniques à relever.
Des prouesses techniques
Car la tâche s’annonçait immense et inédite. Il fallait non seulement reconstruire à l’identique les parties détruites en utilisant les mêmes matériaux et techniques qu’au Moyen-Âge, mais aussi mettre la cathédrale aux normes actuelles de sécurité et d’accessibilité. Un véritable casse-tête qui a nécessité des trésors d’ingéniosité.
« Refaire une charpente en bois de chêne comme celle de la forêt originelle, réassembler le puzzle géant des voûtes, recréer les décors sculptés et les vitraux à la main… Cela relevait quasiment de l’exploit », confie un architecte qui a suivi le chantier de près. « Mais à force de minutie et de persévérance, les compagnons ont réussi ce que tout le monde pensait impossible ».
Un intérieur éblouissant
Et le résultat est à la hauteur des attentes. Bien qu’encore partiellement cachée par les échafaudages, la cathédrale restaurée offre d’ores et déjà un spectacle saisissant. À l’intérieur, les visiteurs découvriront un écrin de lumière, où les couleurs des vitraux semblent danser sur la pierre blonde.
Partout, le regard est attiré par une profusion de détails : du sol en marbre au nouveau mobilier liturgique en passant par les statues rutilantes et les fresques délicatement restaurées. Une véritable renaissance artistique qui redonne à Notre-Dame toute sa dimension spirituelle et symbolique.
Une forte émotion
Très ému, le président Macron n’a pas caché son admiration devant le travail accompli : « C’est magnifique, a-t-il déclaré à l’issue de sa visite. Notre-Dame renaît plus belle et plus forte que jamais. Elle est le symbole de notre résilience et de notre unité. Je veux remercier tous ceux qui ont rendu ce miracle possible ».
Des propos qui font écho à l’enthousiasme des Parisiens et des touristes déjà massés devant les portes, impatients de redécouvrir ce lieu chargé d’histoire. Car au-delà de sa dimension religieuse, Notre-Dame est un repère pour des millions de visiteurs, un décor familier inscrit dans l’imaginaire collectif.
Une cérémonie sobre
Pour marquer ce grand retour, une cérémonie sobre mais émouvante se tiendra le 8 décembre prochain, jour de la fête de l’Immaculée Conception particulièrement chère aux catholiques. Mgr Chauvet, recteur-archiprêtre de la cathédrale, célèbrera une messe en présence des principales autorités du pays.
Puis les portes s’ouvriront au public, pour une première journée placée sous le signe de l’émotion et du recueillement. Un moment suspendu, cinq ans après le traumatisme de l’incendie, pour renouer avec ce lieu emblématique du patrimoine national et mondial. La promesse aussi de nouvelles pages à écrire pour Notre-Dame, qui après avoir frôlé la destruction, semble promise à une seconde vie.