Les pourparlers entre les États-Unis et la Russie sur le conflit ukrainien ont franchi une étape importante mardi à Ryad. Lors de la première rencontre au niveau des chefs de la diplomatie depuis le début de l’invasion russe en février 2022, le secrétaire d’État américain Marco Rubio et son homologue russe Sergueï Lavrov ont discuté des perspectives d’une résolution « juste et durable » de la crise.
Washington déterminé à mettre fin au conflit
À l’issue des discussions, M. Rubio s’est dit convaincu que toutes les parties concernées, y compris l’Union européenne, devront être présentes à la table des négociations. Il a souligné la nécessité de lever les « barrières artificielles » qui entravent le développement de la coopération économique entre la Russie et les États-Unis, ouvrant la voie à d' »extraordinaires possibilités » pour un partenariat russo-américain.
Moscou perçoit un changement de ton
De son côté, M. Lavrov a estimé avoir « des raisons de penser que les Américains ont commencé à mieux comprendre » la position russe. Jugeant la conversation « utile », il a déclaré : « Nous ne nous sommes pas contentés de nous écouter, nous nous sommes entendus ».
L’Ukraine veut sa place à la table des négociations
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu le même jour avec le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, a toutefois prévenu qu’il ne reconnaîtrait aucun accord conclu sans la participation de son pays. Une position partagée par les dirigeants européens réunis d’urgence lundi à Paris, qui réclament de pouvoir « faire équipe » avec Washington pour une paix « juste et durable ».
Vers un « processus sérieux » de résolution du conflit ?
Si un simple appel téléphonique et une unique rencontre ne suffisent pas à instaurer une paix durable, comme l’a souligné le département d’État américain, la rencontre de Ryad semble néanmoins marquer un pas important. Les deux puissances ont décidé de désigner des équipes de haut niveau pour travailler sur une issue « durable, pérenne et acceptable pour l’ensemble des parties ». M. Rubio s’est dit « convaincu » que la Russie voudra s’engager dans un « processus sérieux ».
Il doit s’agir d’une fin permanente à la guerre, pas une fin temporaire, comme on a vu par le passé.
Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale du président américain
Reste à savoir si ces discussions préliminaires déboucheront sur de véritables avancées. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si un processus de paix viable peut être engagé, avec la participation de toutes les parties prenantes. L’enjeu est de taille : mettre fin à un conflit qui a déjà fait des milliers de victimes et déstabilisé durablement la sécurité européenne.
