Ce samedi 7 décembre, le palais de l’Élysée a été le théâtre d’une rencontre au sommet entre le président français Emmanuel Macron et le président élu des États-Unis Donald Trump, de passage à Paris pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame. Une visite très attendue, à un mois et demi de l’investiture officielle du magnat de l’immobilier à la Maison Blanche.
Une « chaleureuse accolade » sur fond de divergences
Dès son arrivée à l’Élysée, Trump a échangé avec Macron « une chaleureuse accolade et plusieurs poignées de mains » selon une source proche du dossier. Le président français a salué les « excellentes relations » avec son homologue américain. Pourtant, en coulisses, des divergences profondes semblent opposer les deux hommes, notamment sur le dossier ukrainien et la situation au Moyen-Orient.
L’Ukraine, pomme de discorde
Alors que la France et ses alliés européens appellent à renforcer le soutien à Kiev face à Moscou, Trump souffle le chaud et le froid. Très critique des milliards de dollars d’aide débloqués par l’administration Biden, le président élu a promis de régler le conflit « en 24 heures », sans préciser comment. Une posture qui inquiète le président ukrainien Volodymyr Zelensky, attendu lui aussi à l’Élysée.
Les Européens cherchent à anticiper leur rôle dans le règlement du conflit ukrainien, à l’heure où le soutien de Washington est remis en question par l’élection de Trump.
Un diplomate européen
Moyen-Orient : Trump sème le trouble
Quelques instants avant son arrivée à l’Élysée, Donald Trump a jeté un pavé dans la mare en déclarant que les États-Unis ne devaient pas « se mêler » de la situation en Syrie, où les rebelles ont commencé à encercler Damas. « La Syrie est un bordel, mais elle n’est pas notre amie, et les États-Unis ne devraient pas avoir à faire avec cela », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux, semant la confusion sur la politique qu’il entend mener dans la région.
Des propos qui tranchent avec les efforts diplomatiques déployés par Paris et ses partenaires pour tenter de préserver le fragile cessez-le-feu en vigueur au Liban depuis le 27 novembre. Selon nos informations, Macron et Trump devraient évoquer ensemble ce dossier brûlant, en présence de leurs conseillers Moyen-Orient.
L’avenir des relations transatlantiques en question
Au-delà de ces crises régionales, c’est tout l’avenir du partenariat entre la France et les États-Unis qui se joue dans les salons de l’Élysée. Avec un Trump ouvertement hostile au multilatéralisme et adepte de la politique du « donnant-donnant », rien ne dit que « l’entente affichée » entre les deux dirigeants sera durable.
- D’un côté, la diplomatie française espère « garder des canaux ouverts » avec le clan Trump et peser sur ses choix de politique étrangère
- De l’autre, nombre d’élus démocrates et de think tanks redoutent un « grand dérapage » du prochain occupant de la Maison Blanche, potentiellement nuisible aux intérêts stratégiques américains
Autant de questions en suspens avant l’investiture de Donald Trump le 20 janvier prochain. D’ici là, la rencontre Macron-Trump-Zelensky de ce samedi, une première, aura valeur de test. Pour l’Ukraine comme pour le reste du monde.