Le rêve olympique s’éloigne un peu plus pour Renaud Lavillenie. Lors d’une compétition à Toulouse ce week-end, le champion olympique de Londres en 2012 a échoué par trois fois à franchir une barre à 5m50. Une performance en deçà des minimas requis pour décrocher son billet pour les Jeux Olympiques de Paris en 2024.
Une dernière chance à Angers pour Lavillenie
À 37 ans, le temps presse pour le perchiste français. La compétition toulousaine représentait l’une de ses dernières opportunités de réaliser les minimas et ainsi s’assurer une participation à ce qui serait sa cinquième olympiade. Après sa huitième place décevante aux Jeux de Tokyo l’été dernier, Lavillenie espérait rebondir et s’offrir une dernière danse devant son public en 2024.
Mais voilà, malgré tous ses efforts, la barre fatidique des 5m80, synonyme de qualification olympique, lui résiste toujours. Il ne reste désormais plus qu’une seule et unique chance au recordman du monde (6m16 en 2014) : les Championnats de France à Angers le 30 juillet prochain.
Le défi d’une préparation tardive
Le défi s’annonce immense pour Lavillenie. Outre l’enjeu de cette ultime compétition qualificative, il doit composer avec une préparation tronquée. Blessé en début de saison, il n’a repris l’entraînement que tardivement, ce qui explique en partie ses difficultés actuelles à retrouver son meilleur niveau.
Je savais que ça allait être compliqué cette saison avec ma blessure. Je manque clairement de rythme et de repères. Mais je vais tout donner à Angers, je n’ai pas le choix !
– confiait-il après son échec à Toulouse.
Un crash-test grandeur nature l’attend donc dans trois semaines en Anjou. Dans un concours de la dernière chance qui s’annonce intense et riche en émotions. Tous les amateurs d’athlétisme espèrent voir l’enfant chéri de la perche française réussir cet ultime défi et s’offrir une sortie en apothéose à Paris dans deux ans.
Paris 2024, le rêve d’une dernière danse à domicile
Participer aux Jeux Olympiques dans son pays, devant son public, représente souvent le Graal et le point d’orgue d’une carrière pour un sportif. Renaud Lavillenie ne fait pas exception. Lui qui a tout connu, des titres mondiaux aux records, rêve d’une dernière olympiade en forme d’hommage et de célébration.
Un dernier tour de piste sous les vivats du public français, dans ce stade mythique du Stade de France qui l’a tant de fois porté vers les sommets. Voilà l’objectif ultime qui anime Lavillenie et lui donne la force de se surpasser à bientôt 38 ans. Reste désormais à concrétiser ce rêve en franchissant ce satané seuil de qualification.
Le sursaut d’orgueil du champion
Mais on ne devient pas champion olympique et recordman du monde par hasard. Au-delà de ses immenses qualités physiques et techniques, Renaud Lavillenie a toujours su se transcender dans les grands rendez-vous. Blessé, diminué, il a si souvent trouvé les ressources mentales pour réaliser des exploits inattendus.
Renaud est un compétiteur hors-norme. Il est capable de se sublimer quand l’enjeu est immense. Je suis persuadé qu’il va nous surprendre à Angers.
– souligne son entraîneur Philippe D’Encausse.
Réussir les minima olympiques après une préparation tronquée constituerait un nouvel exploit retentissant pour Lavillenie. Une performance qui viendrait enrichir encore un peu plus sa légende et renforcer son statut d’icône du sport français.
Rendez-vous donc le 30 juillet à Angers pour ce qui sera, quoi qu’il arrive, un moment fort en émotions. Avec, on l’espère, une belle histoire olympique à la clé pour le roi de la perche française. Paris 2024 lui tend les bras, encore un effort M. Lavillenie !