C’est un coup de tonnerre dans l’athlétisme français. Renaud Lavillenie, champion olympique 2012 et légende de la perche, a échoué ce dimanche à décrocher son billet pour les Jeux olympiques de Paris 2024 lors des championnats de France à Angers. Une dernière chance qui s’envole pour le perchiste de 37 ans, qui rêvait de mettre un terme à sa fabuleuse carrière à domicile, sous les yeux du public français.
Un concours décisif
Pour décrocher sa place dans l’équipe de France olympique, Renaud Lavillenie devait impérativement franchir une barre à 5,82m, la hauteur fixée par les minima olympiques. Un défi de taille pour celui qui détient toujours le record du monde en salle (6,16m en 2014), mais qui peine ces derniers temps à renouer avec ses meilleures performances.
Malgré toute sa détermination, le Clermontois n’a pu faire mieux que 5,60m ce dimanche, échouant ensuite à trois reprises à 5,72m. Un échec cuisant qui sonne le glas de ses ambitions olympiques, lui qui rêvait de disputer ses quatrièmes JO consécutifs.
Le poids des années
À bientôt 38 ans, Renaud Lavillenie paie sans doute le prix d’une très longue carrière au plus haut niveau. Champion olympique à Londres en 2012 puis médaillé d’argent à Rio en 2016, le Français est peu à peu rentré dans le rang ces dernières saisons, subissant la loi d’une nouvelle génération incarnée par le Suédois Mondo Duplantis, nouveau recordman du monde (6,22m).
Malgré une médaille de bronze décrochée aux Mondiaux en salle en 2022, Lavillenie peine désormais à se hisser au-delà des 5,80m, une hauteur qu’il survolait aisément à son apogée. Les blessures à répétition et le poids des années semblent avoir eu raison de sa soif de victoires.
Paris 2024, le rêve envolé
Pour Renaud Lavillenie, l’échec d’Angers sonne comme un cruel épilogue. Lui qui avait tout misé sur Paris 2024 pour refermer en beauté le livre de sa carrière doit finalement se résoudre à voir son rêve s’envoler. Une immense déception pour le champion, mais aussi pour le public français qui se faisait une joie de l’encourager une dernière fois dans l’enceinte du Stade de France.
C’est forcément une grande déception, j’aurais aimé terminer ma carrière à Paris devant mon public. Mais le sport de haut niveau est ainsi fait, il faut savoir accepter qu’on ne contrôle pas tout.
– Renaud Lavillenie
Malgré l’immense déception, Renaud Lavillenie peut quitter la tête haute, fort d’un des plus beaux palmarès de l’athlétisme français. Un titre olympique, un record du monde et des médailles à foison : le Clermontois aura marqué de son empreinte l’histoire de son sport. Même sans l’apothéose espérée à Paris, son héritage est déjà immense.
Pour l’équipe de France d’athlétisme, ce forfait de dernière minute est toutefois un coup dur, tant la perche tricolore comptait sur son chef de file pour ramener une médaille du Stade de France. Il faudra désormais trouver d’autres leaders pour porter haut les couleurs françaises et faire vibrer le public lors de ces Jeux à domicile tant attendus.
