Imaginez un vestiaire où les murs résonnent encore des échos des exploits passés, mais où une nouvelle génération frappe à la porte, prête à écrire sa propre histoire. C’est exactement ce qui se profile pour l’équipe de France féminine de football. Alors que la Ligue des nations et l’Euro 2025 approchent, une décision radicale secoue les Bleues : l’absence probable de trois piliers historiques, Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali, dans les prochaines sélections. Ce choix, orchestré par le sélectionneur Laurent Bonadei, marque-t-il la fin d’une ère et le début d’un renouveau audacieux ? Plongeons dans ce tournant majeur du football féminin français.
Un Vent de Changement chez les Bleues
Le football féminin français est à la croisée des chemins. Depuis l’arrivée de Laurent Bonadei à la tête de l’équipe en septembre dernier, un message clair a été envoyé : personne n’est indispensable. Cette philosophie, bien que brutale pour certains, vise à insuffler une nouvelle dynamique à une équipe qui, malgré son talent, n’a jamais décroché de titre majeur. Les absences envisagées de Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali, trois joueuses emblématiques, ne sont pas anodines. Elles incarnent l’expérience, le leadership et l’histoire des Bleues, mais aussi les limites d’un groupe qui peine à franchir un cap.
Pourquoi un tel choix ? Les récentes performances, marquées par des blessures récurrentes et un temps de jeu limité pour ces trois joueuses, ont pesé dans la balance. Renard, par exemple, n’a disputé qu’un seul des quatre derniers matchs de la Ligue des nations en 2025. Le Sommer et Dali, quant à elles, ont été reléguées à des rôles secondaires. Ce constat a conduit Bonadei à ouvrir la porte à de nouvelles têtes, dans une optique de rajeunissement et de préparation pour l’Euro 2025, qui se tiendra en Suisse du 2 au 27 juillet.
Wendie Renard : La Fin d’un Règne ?
Wendie Renard, avec ses 168 sélections et 39 buts, est bien plus qu’une défenseuse. Elle est le roc des Bleues, celle qui a porté le brassard de capitaine avec une autorité naturelle. Son absence, si elle se confirme, serait un véritable séisme. Mais à 34 ans, et après plusieurs blessures, son temps de jeu a diminué. Le sélectionneur semble vouloir tester d’autres options en défense, comme Griedge Mbock, qui a déjà endossé le rôle de capitaine lors du match contre la Suisse.
« Tout le monde a sa chance, mais personne n’est indispensable. »
Laurent Bonadei, sélectionneur des Bleues
Ce choix soulève une question brûlante : qui reprendra le brassard ? Des joueuses comme Sandie Toletti ou Pauline Peyraud-Magnin ont déjà été testées dans ce rôle, mais aucune n’a encore l’aura de Renard. Ce vide pourrait être une opportunité pour une jeune joueuse de s’affirmer, mais il représente aussi un risque dans un groupe qui affrontera des équipes redoutables comme l’Angleterre, championne d’Europe en titre, à l’Euro 2025.
Eugénie Le Sommer : Une Goleador Éclipsée
Avec 200 sélections et 94 buts, Eugénie Le Sommer est la meilleure buteuse de l’histoire des Bleues. Son départ de l’Olympique Lyonnais après 15 ans de fidélité a marqué un tournant dans sa carrière, et son absence des prochaines sélections pourrait sceller la fin de son aventure internationale. À 36 ans, elle reste une attaquante redoutable, mais ses récentes blessures et son rôle de remplaçante lors des derniers matchs de la Ligue des nations ont fragilisé sa position.
Le Sommer incarnait l’espoir d’un titre majeur pour les Bleues, notamment lors de la Coupe du monde 2023 et des Jeux olympiques 2024, où l’équipe a été éliminée en quarts de finale. Son exclusion, si elle se confirme, pourrait être perçue comme une injustice par certains supporters, mais elle reflète la volonté de Bonadei de construire une équipe tournée vers l’avenir.
Kenza Dali : L’Ombre du Milieu
Kenza Dali, avec ses 76 sélections et 13 buts, est une autre victime de ce renouveau. À 33 ans, la milieu de terrain, récemment passée par le San Diego Wave aux États-Unis, a vu son temps de jeu réduit. Sa polyvalence et sa vision du jeu ont longtemps été des atouts, mais ses blessures à répétition et son statut de remplaçante lors des derniers matchs ont scellé son sort. Son absence, bien que moins médiatisée que celle de Renard ou Le Sommer, est tout aussi significative pour l’équilibre du milieu de terrain.
Les chiffres clés des trois joueuses :
- Wendie Renard : 168 sélections, 39 buts, capitaine emblématique.
- Eugénie Le Sommer : 200 sélections, 94 buts, meilleure buteuse historique.
- Kenza Dali : 76 sélections, 13 buts, milieu polyvalente.
Un Pari Risqué pour l’Euro 2025
La décision de se passer de ces trois joueuses n’est pas sans risque. Les Bleues affronteront un groupe relevé à l’Euro 2025, avec l’Angleterre, les Pays-Bas et le Pays de Galles. Sans l’expérience de Renard, Le Sommer et Dali, l’équipe pourrait manquer de repères dans les moments cruciaux. Pourtant, ce choix peut aussi être vu comme une opportunité. En s’appuyant sur des joueuses comme Maëlle Lakrar, qui a brillé avec un doublé contre l’Irlande, ou sur des jeunes talents encore à découvrir, Bonadei mise sur la fougue et l’ambition d’une nouvelle génération.
Les récents résultats en Ligue des nations, avec quatre victoires en quatre matchs (Norvège, Islande, Suisse), montrent que l’équipe a du potentiel. Mais la transition vers un groupe rajeuni demande du temps, et l’Euro 2025 sera un test majeur pour évaluer la pertinence de cette stratégie.
Qui pour Porter les Bleues ?
Le départ probable de Renard, Le Sommer et Dali ouvre la voie à de nouvelles figures. Voici quelques joueuses qui pourraient prendre la lumière :
- Sandie Toletti : Milieu de terrain solide, elle a déjà porté le brassard contre la Norvège.
- Griedge Mbock : Défenseuse expérimentée, elle pourrait succéder à Renard en charnière centrale.
- Maëlle Lakrar : Jeune latérale, son doublé contre l’Irlande a marqué les esprits.
- Pauline Peyraud-Magnin : La gardienne pourrait devenir une leader vocale pour l’équipe.
Ces joueuses, parmi d’autres, auront la lourde tâche de combler le vide laissé par les historiques. Leur capacité à s’imposer rapidement sera cruciale pour maintenir la compétitivité des Bleues sur la scène internationale.
Une Transition dans un Contexte Compétitif
Le timing de ce renouveau est audacieux. Les Bleues sont qualifiées pour le Final Four de la Ligue des nations, avec des matchs contre la Suisse (30 mai) et l’Islande (3 juin) pour clore la phase de groupes. Ces rencontres seront l’occasion de tester de nouvelles combinaisons et de donner du temps de jeu aux jeunes. Mais l’Euro 2025, avec son groupe relevé, ne laissera pas de place à l’erreur. L’Angleterre, championne en titre, et les Pays-Bas, vainqueurs en 2017, seront des adversaires redoutables.
Pour réussir cette transition, Bonadei devra trouver un équilibre entre jeunesse et expérience. Des joueuses comme Grace Geyoro ou Kadidiatou Diani, déjà établies, pourraient jouer un rôle clé dans cette phase de reconstruction. Leur leadership, combiné à l’émergence de nouveaux talents, pourrait permettre aux Bleues de rester compétitives tout en posant les bases d’un avenir prometteur.
Les Supporters Face au Changement
Ce virage stratégique ne fait pas l’unanimité. Sur les réseaux sociaux, les réactions oscillent entre compréhension et indignation. Pour beaucoup, exclure des joueuses comme Renard et Le Sommer, qui ont porté les Bleues pendant plus d’une décennie, semble brutal. Pourtant, d’autres y voient une nécessité pour briser le plafond de verre qui empêche l’équipe de remporter un titre majeur.
« C’est dur de voir des légendes partir, mais parfois, il faut du sang neuf pour avancer. »
Un supporter anonyme sur les réseaux sociaux
Les supporters, habitués aux performances héroïques de Renard en défense ou aux buts décisifs de Le Sommer, devront s’adapter à une équipe en pleine mutation. Ce changement pourrait galvaniser les fans, avides de voir une nouvelle génération briller, ou au contraire alimenter les critiques si les résultats ne suivent pas.
Un Héritage à Préserver
Quoi qu’il arrive, l’impact de Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali sur le football féminin français est indéniable. Elles ont contribué à faire grandir la popularité de ce sport, attirant de plus en plus de spectateurs et inspirant une nouvelle génération de joueuses. Leur possible retraite internationale ne marque pas la fin de leur influence, mais plutôt le début d’un nouveau chapitre où elles passeront le relais.
Joueuse | Sélections | Buts | Rôle |
---|---|---|---|
Wendie Renard | 168 | 39 | Défenseuse, Capitaine |
Eugénie Le Sommer | 200 | 94 | Attaquante |
Kenza Dali | 76 | 13 | Milieu de terrain |
Ce tableau illustre l’ampleur de leur contribution. Leur départ, s’il se confirme, laissera un vide, mais il offrira aussi une chance à de nouvelles joueuses de s’inscrire dans cette lignée prestigieuse.
Vers un Avenir Prometteur ?
Le pari de Laurent Bonadei est clair : construire une équipe capable de rivaliser avec les meilleures nations tout en préparant l’avenir. Les Bleues ont montré des signes encourageants, notamment avec leurs victoires en Ligue des nations. Mais l’Euro 2025 sera le véritable test. Si cette nouvelle génération parvient à s’imposer, elle pourrait non seulement faire oublier l’absence des historiques, mais aussi marquer le début d’une ère dorée pour le football féminin français.
En attendant, les regards seront tournés vers les prochains matchs de la Ligue des nations. Chaque passe, chaque but, chaque arrêt sera scruté pour évaluer si ce pari audacieux porte ses fruits. Une chose est sûre : les Bleues n’ont pas fini de faire parler d’elles.
Et vous, que pensez-vous de ce tournant pour les Bleues ? Partagez votre avis dans les commentaires !