Vous avez réservé un billet d’avion pour 2025 et payé une taxe majorée par anticipation ? Bonne nouvelle, plusieurs compagnies aériennes s’engagent à rembourser les passagers suite à l’annulation de la hausse prévue. Mais attention, le processus n’est pas automatique. Voici un mode d’emploi pour récupérer le trop-perçu et faire valoir vos droits.
Un projet de loi avorté, des compagnies dans l’embarras
Tout commence avec le projet de loi de finances 2025 et son ambition de doubler la taxe de solidarité sur les billets d’avion, dite « taxe Chirac ». Une mesure contestée par les transporteurs aériens, qui n’ont pourtant pas attendu son adoption définitive pour répercuter la hausse sur les tarifs.
Patatras, le gouvernement chute, le calendrier législatif est chamboulé. Certaines compagnies se retrouvent à avoir prélevé une taxe qui n’existe pas encore. Air France, Corsair, French Bee et d’autres font machine arrière et promettent de rembourser les montants indûment perçus. Oui mais voilà, la procédure n’a rien d’une ligne droite…
Une démarche à l’initiative du passager
Première embûche, le remboursement ne se fera pas automatiquement. C’est au client d’en faire la demande, dans un délai et selon des modalités propres à chaque compagnie. Chez Air France par exemple, il faudra se rendre sur le site airfrance.fr à partir du 12 décembre et remplir un formulaire en ligne. Les demandes seront ensuite traitées par ordre d’ancienneté des vols concernés.
C’était totalement anormal de prélever une taxe qui n’existait pas encore, c’est également anormal de ne pas rembourser les passagers automatiquement.
Jean-Pierre Mas, médiateur du tourisme
Autre point de vigilance, le mode de remboursement. Si vous avez réservé via une agence de voyages, c’est elle votre interlocuteur. Charge à elle de se faire rembourser par la suite auprès du transporteur. Un casse-tête logistique et financier pour la filière, qui devra jongler entre les différents canaux de vente et de paiement.
Et maintenant ? Des perspectives encore floues
Si les compagnies s’activent aujourd’hui pour rembourser le trop-perçu, rien ne garantit que l’épisode soit clos. Le projet de loi pourrait en effet renaître de ses cendres sous une autre forme. Les transporteurs seraient alors tentés de réintroduire la taxe majorée, plongeant les passagers dans une nouvelle incertitude tarifaire.
En attendant, les voyageurs n’ont d’autre choix que de s’armer de patience et de ténacité pour récupérer leur dû. Un parcours du combattant qui illustre la complexité de la fiscalité aérienne et ses répercussions concrètes pour le grand public. Reste à espérer que cette mésaventure serve de leçon aux compagnies et au législateur pour mieux coordonner leurs actions à l’avenir.
En résumé, la marche à suivre
- Vérifier si votre billet est concerné (vol en 2025 réservé fin 2024)
- Identifier la procédure de remboursement de votre compagnie
- Faire la demande dans les délais impartis, en ligne ou via votre agence
- Surveiller les évolutions législatives pour anticiper de futurs changements
Une affaire à suivre de près donc, pour tous ceux qui aspirent à s’envoler en 2025 sans subir les aléas d’une taxe à géométrie variable. Le feuilleton de la taxe Chirac n’a sans doute pas fini de faire parler de lui !