Nouveau rebondissement dans la crise politique qui secoue la France depuis le renversement surprise du gouvernement Barnier la semaine dernière. Alors qu’Emmanuel Macron multiplie les consultations pour former un nouveau gouvernement, les Écologistes ont annoncé qu’ils se rendraient bien à l’Élysée lundi pour discuter, contrairement à La France Insoumise qui a décliné l’invitation présidentielle.
Les Verts veulent peser, LFI claque la porte
Dans un communiqué, les Écologistes ont indiqué qu’ils iraient à l’Élysée «pour y avoir une discussion exigeante de méthode avec le président de la République». Une délégation composée de Marine Tondelier, secrétaire nationale, et des deux chefs de groupe parlementaire, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard, représentera le parti.
Une position bien différente de celle de La France Insoumise. Dans un message cinglant, le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, a déclaré qu’«aucune discussion autre que la nomination d’un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État», réitérant que son parti est «prêt à gouverner sur le programme pour lequel [il a] été élu».
Contrairement aux Insoumis, le PCF ira aussi à l’Élysée
Le Parti Communiste a lui aussi accepté de se rendre à l’Élysée lundi. Une position qui tranche avec celle de son allié insoumis, mais qui s’inscrit dans la lignée des socialistes, reçus vendredi par Emmanuel Macron. Ces derniers avaient alors réclamé un Premier ministre de gauche, tout en se disant ouverts à des discussions avec les macronistes.
La droite prête à ne pas censurer, sous conditions
Également reçus vendredi par le Président, les Républicains ont de leur côté prévenu qu’ils ne censureraient le futur gouvernement que s’il «mettait en œuvre le programme du Nouveau Front populaire ou comportait des députés de La France insoumise». Une ligne rouge qui semble fermer la porte à un gouvernement réunissant la NUPES dans son ensemble.
Vers un nouveau Premier ministre dès lundi ?
Selon plusieurs proches d’Emmanuel Macron, celui-ci envisagerait de nommer son nouveau Premier ministre dès lundi, à l’issue de ses consultations. Le suspense reste entier sur l’identité de celui ou celle qui succédera à Michel Barnier, même si plusieurs noms circulent déjà dans les couloirs de l’Assemblée et du Palais Bourbon.
Les écologistes, faiseurs de roi malgré eux ?
En acceptant le dialogue avec Emmanuel Macron contrairement à LFI, les écologistes pourraient bien se retrouver en position de force pour peser sur la composition et l’orientation du futur gouvernement. Un scénario que redoute la gauche de la gauche, qui accuse déjà les Verts de vouloir «trahir le vote des électeurs» en négociant avec les macronistes.
Il est hors de question de cautionner par notre présence un gouvernement qui ne respecterait pas le vote des Français pour une rupture avec les politiques libérales.
Un député LFI
Les tractations s’annoncent intenses dans les prochaines heures pour tenter de bâtir une nouvelle majorité autour d’Emmanuel Macron, alors que le pays traverse une crise politique et sociale inédite. Les écologistes, par leur position charnière, pourraient bien en être les grands gagnants… ou perdants, selon la tournure des négociations.
Le pari risqué de Cyrielle Chatelain
À la tête du groupe écologiste, Cyrielle Chatelain joue gros dans ces négociations. En se montrant ouverte au dialogue avec Emmanuel Macron, elle prend le risque de se couper d’une partie de la gauche, qui prône le rapport de force.
Mais la députée de l’Isère mise sur un renforcement du poids des Verts dans la future majorité, quitte à déplaire à ses alliés d’hier. Un pari risqué, qui dépendra en grande partie de sa capacité à obtenir des gages forts de la part d’Emmanuel Macron. Verdict dans les prochains jours, qui s’annoncent décisifs pour l’avenir politique du pays.
Les Français, spectateurs de leur destin
Pendant ce temps, les citoyens assistent en spectateurs à ce feuilleton politique dont dépend pourtant largement leur avenir. Entre la flambée des prix, la dégradation des services publics et l’urgence climatique, ils attendent des actes forts et rapides de la part de leurs dirigeants.
Mais à ce jour, le flou domine, et les espoirs d’un sursaut politique s’amenuisent au fil des joutes partisanes et des petits calculs politiciens. À croire que la classe politique n’a toujours pas compris le message envoyé par les électeurs lors des dernières législatives. Le temps presse pourtant, et le pays n’a peut-être plus le luxe d’attendre.