En plein cœur de la guerre civile qui ravage le Soudan, le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête de l’armée soudanaise, a annoncé un remaniement ministériel majeur. Selon une source proche du pouvoir, quatre ministres clés, dont ceux des Affaires étrangères et des Médias, ont été remplacés. Cette décision intervient alors que le pays fait face à une crise humanitaire sans précédent.
Un pays au bord du gouffre
D’après l’ONU, le Soudan connaît actuellement le plus important déplacement de population au monde et est menacé par la famine. Les violents affrontements qui opposent depuis avril 2023 l’armée régulière aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont plongé le pays dans le chaos.
Le Soudan compte plus de 11 millions de déplacés internes, tandis que 3,1 millions de personnes supplémentaires ont trouvé refuge au-delà des frontières.
Organisation internationale pour les migrations
Un remaniement en quête de stabilité
Le remaniement ministériel, approuvé par le général Burhane qui dirige le Conseil de souveraineté transitoire, vise à redonner un semblant de stabilité au pays. Selon un communiqué officiel, les ministres des Affaires étrangères, des Médias, des Affaires religieuses et du Commerce ont été remplacés.
Le nouveau chef de la diplomatie, Ali Youssef al-Sharif, un diplomate chevronné ayant notamment servi comme ambassadeur en Chine et en Afrique du Sud, aura la lourde tâche de redorer l’image du Soudan sur la scène internationale et de mobiliser l’aide dont le pays a cruellement besoin.
Une guerre fratricide qui n’en finit pas
Depuis le début du conflit en avril 2023, qui a vu s’affronter l’armée soudanaise dirigée par le général Burhane et les paramilitaires des FSR commandés par son ancien adjoint Mohamed Hamdane Daglo, le Soudan a sombré dans une spirale de violence.
Ces dernières semaines, les FSR ont multiplié les attaques contre les civils dans l’État d’al-Jazira, au sud de Khartoum, en représailles à la défection d’un de leurs commandants. Selon des sources médicales et militantes, au moins 200 personnes ont été tuées dans cette région en octobre, forçant environ 120 000 personnes à fuir leurs foyers.
La communauté internationale appelle à la retenue
Face à cette situation dramatique, le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a fermement condamné les attaques perpétrées par les paramilitaires contre les civils. La communauté internationale appelle toutes les parties au conflit à faire preuve de retenue et à œuvrer en faveur d’une solution pacifique.
Malgré le remaniement ministériel, la route vers la paix et la stabilité s’annonce longue et semée d’embûches pour le Soudan. Le pays a un besoin urgent d’une aide internationale massive pour faire face à la crise humanitaire et mettre fin à cette guerre fratricide qui a déjà fait trop de victimes.