Dans un nouveau rebondissement des relations sino-lituaniennes, la Chine a annoncé se réserver le droit de riposter après l’expulsion par la Lituanie de trois employés de son ambassade à Vilnius. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a fermement condamné cette action « gratuite et provocatrice », selon un communiqué officiel.
Cette escalade diplomatique intervient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays depuis l’ouverture controversée d’un « Bureau de représentation taïwanais » en Lituanie en 2021. Une initiative qui avait rompu avec la pratique européenne habituelle consistant à ne pas utiliser le nom « Taïwan » dans la dénomination officielle des bureaux de représentation, afin de ménager les susceptibilités de Pékin, qui revendique sa souveraineté sur l’île.
Un bras de fer géopolitique
La Chine accuse la Lituanie de porter atteinte à son intégrité territoriale et de saper depuis trois ans les relations bilatérales. De son côté, Vilnius évoque des « activités qui violent la Convention de Vienne et la loi lituanienne » pour justifier sa décision d’expulser les diplomates chinois, sans toutefois fournir de détails précis.
Ce bras de fer géopolitique prend une tournure encore plus mystérieuse avec la rupture récente de câbles sous-marins en mer Baltique, dont un reliant la Suède à la Lituanie. Les soupçons se sont portés sur un navire chinois, le Yi Peng 3, passé au-dessus des câbles au moment de l’incident. Une enquête pour sabotage a été ouverte par la Suède, tandis qu’une équipe conjointe d’enquêteurs suédois, lituaniens et finlandais a été constituée avec le concours d’Eurojust.
Pékin a nié toute implication dans cette affaire et s’est dit disposé à coopérer avec les enquêteurs. Mais la menace de « contre-mesures » brandie par la Chine laisse présager de nouvelles manœuvres dans ce bras de fer diplomatique aux enjeux géostratégiques complexes.
Quelles seront les prochaines étapes ?
Face à cette escalade des tensions, plusieurs questions se posent :
- Quelles formes prendront les « contre-mesures » évoquées par la Chine ? Des sanctions économiques, des expulsions réciproques de diplomates, ou d’autres leviers de pression ?
- La Lituanie maintiendra-t-elle sa position sur le Bureau de représentation taïwanais malgré les pressions chinoises ?
- L’enquête sur le sabotage présumé des câbles sous-marins fera-t-elle la lumière sur une éventuelle implication chinoise ?
- Quel sera l’impact de cette crise sur les relations sino-européennes dans leur ensemble ?
Autant de questions qui laissent présager de nouvelles péripéties dans ce bras de fer géopolitique entre la Chine et la Lituanie. Un dossier à suivre de près tant il est révélateur des enjeux de souveraineté, d’influence et d’alliances qui traversent les relations internationales contemporaines.