À l’approche des élections législatives de 2024, le débat sur la réforme des retraites est plus que jamais d’actualité. Promulguée en avril 2023 malgré une forte contestation sociale, cette réforme continue de diviser la classe politique. Retour sur l’âge légal, financement du système… Quelles sont les positions des différents camps en vue du scrutin à venir ?
Renaissance campe sur ses positions
Sans surprise, le parti présidentiel ne compte pas revenir sur la réforme adoptée au forceps il y a un an. Lors de sa conférence de presse du 12 juin, Emmanuel Macron a réaffirmé que les retraites seraient bien indexées sur l’inflation, balayant les rumeurs d’un éventuel gel. Le président-candidat insiste : le pouvoir d’achat des retraités n’est « pas une variable d’ajustement ».
Les Républicains restent évasifs
Alors que Valérie Pécresse, candidate LR en 2022, défendait le report de l’âge légal à 65 ans, la profession de foi des Républicains « anti-Ciotti » ne mentionne plus la question. Un silence stratégique à l’heure où la droite tente de se reconstruire après ses revers électoraux ?
La gauche promet l’abrogation
Sans surprise, l’abrogation de la réforme figure en bonne place parmi les mesures « d’urgence sociale » du programme commun de la gauche. Le Nouveau Front Populaire s’engage à la retirer dans les 15 jours suivant une éventuelle victoire. Au-delà, les formations de gauche affichent un « objectif commun » de retraite à 60 ans, les modalités variant néanmoins selon les partis.
Dans les 15 jours après la victoire, nous abrogerons cette réforme des retraites injuste.
– Marine Tondelier, EELV
Le RN maintient le flou
Quant au Rassemblement National, il entretient le suspense sur ses intentions. Marine Le Pen promet de revenir sur le recul de l’âge légal « selon un calendrier que permettront les comptes de la nation ». Son lieutenant Jordan Bardella a précisé que le RN envisageait un retour à 60 ans pour les carrières longues. Le reste dépendra des « contraintes budgétaires ».
En résumé, si la réforme de 2023 a bel et bien été adoptée, son avenir s’annonce incertain à l’approche du scrutin législatif. Son abrogation, défendue par la gauche, pourrait s’inviter dans les débats d’entre-deux tours et peser sur d’éventuelles négociations en vue d’une coalition. Suspense garanti pour les semaines à venir…