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Red Bull S’excuse Après les Menaces de Mort contre Antonelli

Après le GP du Qatar, Red Bull a accusé Kimi Antonelli d’avoir délibérément laissé passer Lando Norris. Résultat : des milliers d’insultes et même des menaces de mort contre le jeune Italien. L’écurie autrichienne vient de présenter des excuses officielles, mais le mal est fait…

Imaginez : vous avez 19 ans, vous venez de disputer l’un des Grands Prix les plus intenses de la saison, et en quelques heures vous vous retrouvez submergé par des milliers d’insultes, voire des menaces de mort. C’est exactement ce qui est arrivé à Kimi Antonelli après le Grand Prix du Qatar.

Une polémique née d’un message radio brûlant

Tout commence à l’avant-dernier tour de la course. Lusoil. Lando Norris, en pleine lutte pour le titre mondial, tente depuis plusieurs boucles de trouver l’ouverture sur la Mercedes du jeune Italien. Au moment où le Britannique finit par passer, la radio de Max Verstappen laisse échapper une phrase lourde de conséquences.

Gianpiero Lambiase, l’ingénieur de piste du Néerlandais, lâche à l’antenne : « Je ne sais pas ce qui est arrivé à Antonelli, on dirait qu’il s’est juste arrêté et a laissé passer Norris. » Des mots prononcés à chaud, dans l’euphorie d’une course gagnée, mais diffusés en direct devant des millions de téléspectateurs.

Ces quelques secondes audio vont déclencher une tempête.

Quand une phrase devient un torrent de haine

Très vite, Helmut Marko, conseiller spécial de Red Bull, reprend l’idée en interview d’après-course. Le message est clair : Antonelli aurait volontairement facilité le passage de Norris pour nuire à Verstappen dans la course au championnat.

Sur les réseaux sociaux, l’accusation fait l’effet d’une traînée de poudre. Les comptes fanatiques s’emballent. Les commentaires haineux se multiplient à une vitesse folle. Mercedes parlera plus tard d’un volume « plus de dix fois supérieur à ce que nous voyons malheureusement chaque dimanche ».

Des menaces de mort ont même été proférées à l’encontre du pilote italien, selon plusieurs médias britanniques.

À seulement 19 ans, Kimi Antonelli se retrouve au cœur d’un lynchage numérique d’une rare violence.

Red Bull fait machine arrière… trop tard ?

Le lundi suivant, l’écurie autrichienne publie un communiqué officiel. Le ton est radicalement différent.

« Les propos suggérant que Kimi Antonelli a délibérément permis à Lando Norris de le dépasser sont clairement incorrects », reconnaît Red Bull. L’équipe ajoute regretter « sincèrement » que ces déclarations aient conduit le jeune pilote à subir du harcèlement en ligne.

Gianpiero Lambiase aurait personnellement présenté ses excuses à Toto Wolff, le directeur de Mercedes, lors d’une conversation privée.

Un contexte de championnat ultra-tendu

Pour comprendre l’emballement, il faut revenir sur l’enjeu. À l’issue du Qatar, Lando Norris conserve 12 points d’avance sur Max Verstappen avant la finale d’Abou Dhabi. Chaque point compte, chaque position est scrutée à la loupe.

Le dépassement de Norris sur Antonelli lui a permis de prendre la quatrième place et de limiter la perte face au Néerlandais, vainqueur ce jour-là. Dans ce contexte de guerre psychologique, la moindre phrase peut être interprétée comme une attaque.

Mais était-il vraiment raisonnable d’accuser publiquement un pilote de 19 ans sans preuve concrète ?

La face sombre des réseaux sociaux en Formule 1

Cet épisode met une nouvelle fois en lumière le côté toxique d’une partie de la communauté F1 sur internet. Les pilotes, même les plus jeunes, sont exposés en permanence à la vindicte populaire.

Antonelli n’est pas le premier à en faire les frais. D’autres avant lui ont subi des vagues de haine similaires, souvent déclenchées par des déclarations maladroites ou sorties de contexte.

Le fait que des menaces de mort aient été prononcées dépasse largement le cadre d’une simple polémique sportive. C’est un rappel brutal que derrière les casques et les combinaisons, il y a des êtres humains.

Vers une prise de conscience collective ?

Les excuses de Red Bull, même tardives, marquent peut-être un tournant. Reconnaître publiquement une erreur et ses conséquences sur la vie d’un pilote est une première.

Mercedes, de son côté, n’a pas hésité à pointer du doigt la responsabilité des mots dans l’espace public. Toto Wolff a laissé entendre que l’affaire ne s’arrêterait pas là.

Reste à savoir si cet incident servira de leçon à l’ensemble du paddock et aux supporters. La passion pour la Formule 1 ne doit pas devenir une excuse pour la haine.

À une semaine de la grande finale à Abou Dhabi, où tout peut encore basculer, l’espoir est que l’attention se porte à nouveau sur la piste… et non sur les réseaux sociaux.

Un pilote de 19 ans menacé de mort pour une phrase prononcée à la radio : la Formule 1 doit-elle repenser la manière dont elle communique en pleine course ?

Parce qu’au-delà du classement, c’est bien l’humain qui doit rester au centre du sport automobile.

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