Imaginez-vous au cœur de la Nouvelle-Zélande, face à des sentiers interminables, des montagnes escarpées et des rivières tumultueuses. Un homme de 35 ans, dentiste de profession, vient de relever un défi qui défie l’entendement : parcourir plus de 3000 kilomètres en seulement 31 jours et 19 heures, pulvérisant ainsi le record du FKT Te Araroa. Cette aventure, mêlant endurance surhumaine et paysages à couper le souffle, a captivé les amateurs de course à pied et d’exploits hors normes. Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à se lancer dans une telle épopée ? Plongeons dans ce récit fascinant.
Un Exploit Hors du Commun en Terre Sauvage
Le Te Araroa, littéralement « le long chemin » en māori, est un itinéraire mythique qui traverse la Nouvelle-Zélande de bout en bout, du nord au sud. Avec ses 90 000 mètres de dénivelé positif, ce n’est pas une promenade de santé. Pourtant, ce coureur belge a transformé ce défi en une véritable démonstration de résilience. Parti avec une détermination inébranlable, il a avalé les kilomètres jour après jour, repoussant les limites de son corps et de son esprit.
Un Corps Poussé à l’Extrême
À peine rentré chez lui, l’athlète a confié que son corps portait encore les stigmates de cette aventure. « Ma fréquence cardiaque est encore élevée, autour de 80 battements par minute au repos, alors que je suis normalement à 38-40 », a-t-il révélé à une source proche. Ce n’est pas surprenant : après 31 jours de course intensive, les muscles hurlent, les articulations grincent, et même un pied s’est mis à gonfler. Pourtant, il assure que ces douleurs sont temporaires et qu’il dort beaucoup pour récupérer.
Ce qui frappe, c’est sa capacité à relativiser. Ayant déjà réalisé des records sur des durées plus longues, comme 46 jours, il s’étonne presque de ne pas pouvoir enchaîner davantage. Mais quand l’élan s’arrête, le corps parle : crampes, jambes agitées et fatigue écrasante. Une leçon d’humilité face à la puissance de la nature humaine.
« Quand tu t’arrêtes, les douleurs se font sentir. Mais je sais que ça va passer. »
– D’après une source proche de l’athlète
Le Kayak : Un Cauchemar Inattendu
Si courir des milliers de kilomètres semble déjà insensé, imaginez ajouter une section de 120 kilomètres en kayak après 12 jours d’efforts ininterrompus. Pour cet ultra-traileur, ce fut un calvaire. « Mon corps n’a pas aimé rester assis si longtemps après autant de mouvement », a-t-il partagé. Les crampes ont envahi ses jambes, ses bras – peu habitués à ramer – ont tremblé sous l’effort, et un vent contraire a transformé une rivière en lac hostile.
Pendant près de 20 heures, il a lutté contre les éléments, avançant péniblement. Sur l’île du Sud, les Richmond Ranges, avec leurs sentiers techniques et leurs paysages grandioses, ont offert un contraste saisissant : 18 heures pour seulement 75 kilomètres, mais une beauté à couper le souffle. Entre souffrance et émerveillement, cette aventure oscille entre deux extrêmes.
Chiens Sauvages et Solidarité Humaine
Le troisième jour, une rencontre inattendue a marqué les esprits. Alors qu’il courait avec un compagnon, des chiens sauvages ont surgi, agressifs et menaçants. Son ami, en tentant de se défendre, est tombé, se fracturant le coude et se faisant mordre à la jambe. L’athlète, lui, s’en est sorti indemne, mais l’incident a jeté une ombre sur cette journée.
Mais là où la nature a montré ses crocs, les habitants ont déployé leur cœur. Les Néo-Zélandais ont accueilli ce projet belge avec un enthousiasme débordant. Tartes, biscuits, invitations à dormir chez l’habitant : partout, des gestes de soutien ont ponctué son périple. Dans les grandes villes, des dizaines de coureurs l’ont rejoint, formant une escorte improvisée. Une vague de solidarité qui a transformé cette épreuve solitaire en une expérience collective.
- Attaque de chiens sauvages : un compagnon blessé.
- Soutien local : tartes, hébergement et encouragements.
- Foules dans les villes : jusqu’à 30 coureurs à ses côtés.
Du Foot à l’Ultra-Trail : Une Reconversion Improbable
Avant de devenir une référence dans le monde de l’ultra-trail, ce Belge était un footballeur amateur jusqu’à ses 24 ans. Quand il a raccroché les crampons, il a cherché une nouvelle voie. C’est lors d’une épreuve multisport en Nouvelle-Zélande, mêlant course, kayak et vélo, qu’il a découvert le Te Araroa pour la première fois, il y a dix ans. « J’ai couru 34 kilomètres sur ce parcours, et là, tout a basculé », se souvient-il.
Ce moment a été le déclic. Fini le ballon rond, place à l’aventure en pleine nature. Une reconversion qui peut sembler radicale, mais qui s’aligne parfaitement avec son amour des grands espaces, forgé dès ses années de randonneur.
Une Passion pour les Défis au Long Cours
Pourquoi choisir des distances aussi extrêmes ? « J’aime les longues randonnées, et courir sur des milliers de kilomètres, c’est la même chose pour moi », explique-t-il. Cette passion pour les défis au long cours n’est pas qu’une question de goût : son corps semble taillé pour ça. Incapable de rivaliser avec les meilleurs sur un marathon classique, il excelle dès que l’effort s’étend sur des jours, voire des semaines.
« Je ne suis jamais blessé, toujours en forme pour ce genre de défis », ajoute-t-il. Une endurance hors norme, combinée à une mentalité d’acier, qui lui permet de transformer des rêves fous en réalités concrètes.
« Courir des milliers de kilomètres, cela me va très bien. »
– D’après une source proche de l’athlète
La Barkley : Un Chapitre Clos
En 2023, cet ultra-traileur a rejoint le cercle très fermé des finishers de la Barkley Marathons, une course légendaire connue pour sa difficulté inhumaine. Après deux échecs en 2021 et 2022, il a triomphé à sa troisième tentative. Mais ce succès a un goût mitigé. « J’ai trouvé une solution pour la finir, mais ce n’est pas très joli », avoue-t-il.
Contrairement aux sentiers alpins qu’il affectionne, la Barkley, avec sa navigation complexe dans les bois, ne l’a pas séduit. « Si je dois choisir entre une quatrième Barkley ou une aventure dans les Alpes, je prends les Alpes sans hésiter », tranche-t-il. Une preuve que, pour lui, la beauté des paysages compte autant que l’exploit.
L’UTMB : Un Nouveau Défi en Vue
Cet été, il se lancera dans une aventure différente : l’UTMB Mont-Blanc, l’une des courses d’ultra-trail les plus prestigieuses au monde. Présent à Chamonix l’an dernier comme spectateur, il a été fasciné par l’ambiance unique de l’événement. « C’est énorme, et à 35 ans, je pense que c’est le bon moment », confie-t-il.
Moins sauvage que ses périples habituels, l’UTMB représente un défi technique et compétitif. Avec cinq mois pour se préparer, il compte ajuster sa vitesse et tirer parti de son endurance pour briller. Un tournant dans sa carrière ? Peut-être bien.
Des Inspirations de Légende
Derrière cet exploit, deux figures emblématiques du trail : des coureurs capables de conjuguer compétitions majeures et défis personnels audacieux. Lors d’un précédent record sur l’Appalachian Trail, un message vidéo d’un de ces champions lui a redonné l’énergie nécessaire pour aller au bout. « Ça m’a boosté à un moment où je flanchais », se souvient-il.
Ces modèles, experts en trails commerciaux comme en aventures isolées, incarnent une philosophie qui résonne avec lui : allier performance et exploration. Une source d’inspiration qui continue de le pousser vers de nouveaux horizons.
Un Équilibre entre Vie Pro et Passion
Ce qui rend ce coureur encore plus fascinant, c’est son double visage. Quatre jours par semaine, il exerce comme dentiste dans son propre cabinet. Le reste du temps, il coache à distance des amateurs d’ultra-trail, en collaboration avec un ancien champion. Un équilibre rare, qui témoigne de sa discipline et de sa capacité à jongler entre deux univers.
« J’entraîne des coureurs pour des défis comme le Tor des Géants ou l’UTMB », explique-t-il. Une manière de transmettre son expérience, tout en continuant à repousser ses propres limites.
Activité | Temps consacré | Objectif |
Dentiste | 4 jours/semaine | Vie professionnelle |
Coach virtuel | Variable | Transmission |
Ultra-trail | Projets personnels | Défis extrêmes |
Pourquoi Cet Exploit Nous Parle
Ce record du FKT Te Araroa n’est pas qu’une performance sportive. C’est une ode à la persévérance, une célébration de la nature et un rappel que les limites sont souvent dans nos têtes. En mêlant aventure brute et générosité humaine, cet athlète nous invite à repenser nos propres défis, qu’ils soient grands ou petits.
Alors, qu’est-ce qui le motive à courir encore ? La réponse est simple : l’amour de l’effort, la beauté des paysages et une quête insatiable de liberté. Et nous, qu’est-ce qui nous pousse à lire son histoire ? Peut-être l’envie de croire qu’au fond, tout est possible.
Un défi qui redéfinit les frontières de l’endurance humaine.