En 2024, l’Algérie a expulsé un nombre record de migrants vers le Niger voisin, dans des conditions déplorables qui soulèvent l’indignation. Selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS), au moins 31 404 personnes ont été refoulées à la frontière algéro-nigérienne au cours de l’année écoulée. Un chiffre alarmant qui dépasse tous les records documentés jusqu’à présent.
Des expulsions brutales aux conséquences tragiques
APS, qui porte assistance aux migrants dans le désert entre les deux pays, dénonce les traitements violents infligés aux expulsés. Parmi eux se trouvent des femmes et des mineurs, provenant non seulement du Niger mais aussi d’autres pays africains. Selon l’ONG, ces expulsions se déroulent « dans des conditions brutales » pouvant avoir, dans le pire des cas, « des conséquences mortelles ».
Un calvaire du début à la fin
D’après le responsable communication d’APS, les migrants sont d’abord arrêtés lors de rafles en Algérie, que ce soit dans la rue, à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Certains sont même interpellés à la frontière tunisienne. Ils sont ensuite regroupés à Tamanrasset, dans le sud algérien, avant d’être entassés dans des camions en direction du Niger. Un véritable calvaire du début à la fin.
Le Niger proteste, l’Algérie minimise
Face à ces expulsions violentes, les autorités nigériennes ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie en avril pour protester officiellement. Mais Alger a minimisé les faits, jugeant ces allégations « sans fondements ». Une réaction qui choque, au vu de l’ampleur et de la gravité de la situation.
Décriminalisation du trafic aggrave la crise
Pour compliquer encore les choses, le Niger a abrogé en novembre 2023 une loi qui criminalisait le trafic de migrants. Résultat : de nombreuses personnes empruntent désormais librement les routes migratoires sans craindre de représailles. Une aubaine pour les passeurs, mais un facteur aggravant pour cette crise humanitaire déjà dramatique.
L’urgence d’une réponse internationale
Face à ce record effarant d’expulsions et aux conditions inhumaines infligées aux migrants, une réponse ferme et coordonnée de la communauté internationale s’impose. Il est urgent de faire pression sur l’Algérie pour qu’elle mette fin à ces pratiques cruelles, tout en aidant le Niger à gérer l’afflux de ces populations vulnérables. Car derrière les chiffres se cachent des destins brisés, des familles séparées, des vies sacrifiées sur l’autel d’une politique migratoire impitoyable. Une tragédie humaine qui ne peut plus durer.
