Des scènes de chaos et de désolation dans les rues de Lyon en ce lundi 25 novembre. La tempête Bert s’est déchaînée sur la ville des lumières, battant au passage des records de vent vieux de plus de 35 ans. Des rafales à près de 125 km/h ont été enregistrées, faisant voler en éclat le précédent record de 1987 à 126 km/h. Rien n’a résisté à la furie des éléments.
Des dégâts considérables
Sous la violence des bourrasques, de nombreux arbres ont été déracinés, s’abattant parfois sur des véhicules en stationnement. Dans le parc de Parilly, c’est une véritable hécatombe avec des dizaines d’arbres arrachés. Heureusement, aucun blessé grave n’est à déplorer pour le moment malgré les plus de 230 interventions des pompiers du Rhône.
Au sud de Lyon, sur l’A47, les vents ont eu raison de deux poids lourds. Leurs remorques ont été renversées, bloquant totalement la chaussée pendant de longues heures. La circulation a été fortement perturbée avant l’intervention des CRS autoroutiers pour dégager les voies.
Des mesures de précaution
Face à cette situation exceptionnelle, les autorités n’ont pas tardé à réagir. La ville de Lyon a pris les devants en fermant de manière préventive ses grands parcs et cimetières ainsi que le marché de Noël de la place Carnot. Le centre commercial OL Vallée dans l’est lyonnais n’a pas non plus ouvert ses portes. Et le lycée Beltrame de Meyzieu a renvoyé ses élèves chez eux dès le début d’après-midi.
La SNCF a elle aussi anticipé en annulant la majorité des TER dans la région, en particulier sur les liaisons Lyon-Saint-Étienne et les trams-trains de l’ouest lyonnais. Sur le réseau TCL de l’agglomération, le trafic a été fortement ralenti par la présence de branchages sur les voies de tramway.
Mieux vaut prévenir que guérir. Avec des vents si violents, le risque de chute de branches ou d’objets divers est trop important. Il en va de la sécurité des Lyonnais.
– Un responsable de la mairie de Lyon
Des records pulvérisés
Si la ville de Lyon a été la plus touchée, c’est bien l’ensemble de la région qui a essuyé les assauts répétés de la tempête Bert. Le département de la Loire voisin a lui aussi été balayé par des rafales dépassant les 140 km/h à Saint-Chamond. Du jamais vu en ce mois de novembre.
Les records sont tombés les uns après les autres au fil de cette folle journée :
- 125 km/h à la station météo de Bron, à l’est de Lyon. Record absolu pour un mois de novembre.
- 141 km/h à Saint-Chamond dans la Loire. Rafale la plus violente enregistrée.
- Plus de 230 interventions des pompiers dans le seul département du Rhône.
- Des dizaines d’arbres arrachés au parc de Parilly et un peu partout dans la région.
Les prémices du changement climatique
Pour les experts, cette tempête Bert d’une rare violence pourrait bien être un aperçu de ce qui nous attend avec le réchauffement climatique. L’intensification et la multiplication de ces phénomènes météorologiques extrêmes sont pointées du doigt.
Avec le dérèglement du climat, il faut s’attendre à voir de plus en plus souvent ce genre d’épisode tempétueux, y compris à des périodes inhabituelles. Les températures plus élevées dopent l’intensité de ces tempêtes.
– Sébastien Léas, climatologue
Un constat alarmant qui doit tous nous faire réfléchir sur notre responsabilité face à l’urgence climatique. Des événements comme la tempête Bert risquent fort de devenir notre nouvelle normalité si rien n’est fait pour inverser la tendance. Les autorités seront-elles prêtes à affronter des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes et dévastatrices ? La question mérite d’être posée.