20 millions d’euros en espèces planqués dans les murs: c’est la scène digne d’un film qui a conduit à l’arrestation d’un haut gradé de la police espagnole, soupçonné d’être à la solde des narcotrafiquants. Ce coup de filet spectaculaire est lié à la saisie record de 13 tonnes de cocaïne au port d’Algésiras mi-octobre. Plongée dans une enquête hors normes qui ébranle l’Espagne.
Un policier au-dessus de tout soupçon?
Jusqu’à la semaine dernière, Oscar Sánchez Gil était un policier respecté, à la tête de l’unité de lutte contre les délits économiques et fiscaux (UDEF) de Madrid. Discret et travailleur, rien ne laissait présager qu’il trempe dans des affaires louches. C’était sans compter sur les doutes de certains collègues, qui l’avaient placé sur écoute.
Selon une source proche de l’enquête, les enregistrements ont vite confirmé les soupçons : depuis au moins 5 ans, ce quadragénaire père de 3 enfants aurait renseigné des trafiquants sur la surveillance des ports, leur permettant d’importer de la drogue en évitant les contrôles. Des révélations choc pour ce policier en apparence irréprochable.
Des millions dissimulés chez lui
La perquisition à son domicile d’Alcalá de Henares, près de Madrid, a mis au jour un véritable trésor : 20 millions d’euros en liquide, cachés dans les murs et les plafonds ! Une méthode digne de Pablo Escobar selon certains enquêteurs. La fouille de son bureau a permis de trouver 1 million d’euros supplémentaire en grosses coupures, planqué dans des armoires fermées à clé.
Pour Oscar Sánchez Gil et sa compagne, également policière, c’est la chute. Présentés à un juge, ils ont été mis en examen pour trafic de drogue, corruption, blanchiment et appartenance à une organisation criminelle. Tous deux ont été placés en détention provisoire.
Un coup de filet lié à une saisie historique
Ces arrestations sont directement liées à la saisie record de 13 tonnes de cocaïne le 14 octobre dans le port d’Algésiras, en Andalousie. Un coup de tonnerre pour l’Espagne, cette prise étant une des plus importantes au niveau mondial. C’est dans ce conteneur en provenance de l’Équateur, bourré de bananes et de coke, que les policiers ont détecté le lien avec leur ancien collègue.
D’après des sources concordantes, le destinataire officiel de la marchandise est un importateur d’Alicante qui travaillait avec Sánchez Gil depuis des années. Les enquêteurs soupçonnent le policier ripou d’avoir réalisé de multiples “transactions” douteuses avec cet homme d’affaires via une société écran. Un réseau bien rodé qui a fini par se faire prendre.
Cryptomonnaies et blanchiment à grande échelle
Si son train de vie n’était pas tape-à-l’œil, Sánchez Gil n’en menait pas moins grand train en coulisses. L’argent de la drogue, il l’aurait blanchi en partie dans les cryptomonnaies et une flotte de VTC, au nom d’un proche. Une façon discrète de recycler les millions accumulés durant des années de magouilles, à l’insu de tous.
Cette affaire hors normes ébranle l’Espagne. Comment un haut policier a-t-il pu tremper dans le narcotrafic sans être inquiété ? Combien d’autres agents sont potentiellement corrompus ? Une enquête d’ampleur est en cours pour démanteler ce qui s’annonce comme l’un des plus gros scandales de l’histoire de la police espagnole. Affaire à suivre.
