C’est un tournant majeur qui se profile pour le groupe Bel, fleuron de l’industrie agroalimentaire française. Après des années de dissensions, les familles héritières Fiévet, Sauvin et Dufort ont annoncé la signature d’un pacte d’actionnaires scellant leur rapprochement. Cette alliance leur confère désormais 98,52% du capital et 93,54% des droits de vote de la holding Unibel, société cotée contrôlant le groupe Bel.
Selon un communiqué de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), ce pacte « met fin à l’ensemble des différends existant entre les membres du concert ». Il ouvre ainsi la voie à une offre publique d’achat commune des trois familles sur les actions restantes d’Unibel.
Vers une nouvelle gouvernance familiale unie
Cette réconciliation marque un nouveau départ pour la gouvernance du groupe Bel, longtemps fragilisée par les tensions intrafamiliales. En filigrane de cette opération se dessine la volonté de « préserver le caractère familial du Groupe Bel », « assurer la stabilité de son contrôle » et « favoriser sa transmission aux générations futures », comme l’ont souligné les actionnaires auprès de l’AMF.
Une source proche du dossier a confié : « C’est un signal fort envoyé par les familles. Elles veulent montrer qu’elles sont désormais unies et déterminées à écrire ensemble l’avenir du groupe. »
Retour sur les différends passés
Cette opération met un terme à plusieurs années de frictions autour du contrôle du groupe. En 2022, la société BBDE, présidée par Bertrand Dufort, ancien PDG de Bel, avait introduit des recours suite à l’opération de retrait de la cote de Bel menée par Unibel. Bien que rejetés par la Cour d’appel de Paris, ces recours témoignaient des dissensions entre les branches familiales.
Il était temps de tourner la page de ces différends qui fragilisaient la gouvernance et l’image du groupe.
Un proche de la famille
Un groupe aux marques iconiques
Fondé en 1865 dans le Jura, le groupe Bel s’est imposé comme un acteur majeur de l’agroalimentaire grâce à un portefeuille de marques emblématiques comme La Vache qui rit, Kiri, Babybel, Boursin ou encore Nurishh. Présent dans près de 120 pays, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 3,6 milliards d’euros en 2023 et emploie environ 10 800 collaborateurs.
Au fil des générations, Bel a su s’adapter aux nouvelles tendances de consommation en élargissant son offre aux produits végétaux et en misant sur l’innovation. Le groupe a également renforcé ses engagements en matière de responsabilité sociale et environnementale, avec l’ambition de devenir un leader du snacking sain et responsable.
Les prochaines étapes
Conformément à la réglementation, l’offre publique d’achat simplifiée sera déposée prochainement auprès de l’AMF. Si elle est approuvée, elle pourrait se conclure au cours du premier semestre 2025 et entraîner le retrait de la cote des actions Unibel.
Selon des analystes financiers, cette opération devrait permettre à la famille de reprendre le contrôle total du groupe, de protéger son capital et potentiellement de accélérer son développement à l’international et sur de nouveaux segments.
C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Bel. Avec des actionnaires familiaux unis et une vision à long terme, le groupe a tous les atouts pour renforcer son leadership et poursuivre sa croissance rentable et responsable.
Un expert du secteur agroalimentaire
Cette réconciliation apparaît donc comme un tournant stratégique pour cet héritier du capitalisme familial français. Elle vise à lui donner les moyens de ses ambitions dans un marché de plus en plus concurrentiel et disruptif.
À suivre dans les prochains mois, les détails de l’offre publique d’achat et la mise en place de la nouvelle gouvernance unie du groupe Bel. Une saga familiale et entrepreneuriale qui promet encore de belles pages…