Un Camerounais en situation irrégulière, débouté du droit d’asile et déjà condamné à trois reprises, a de nouveau été jugé pour une série de vols par effraction commis à Pau. Ce migrant de 38 ans, père d’un nourrisson de 2 mois, dit lutter pour régulariser sa situation. Mais son parcours chaotique illustre les difficultés à gérer certains profils de délinquance.
Migrant assigné à résidence mais en fuite
Arrivé en France en 2016, la demande d’asile de ce Camerounais a été rejetée. Sans-papiers, il est assigné à résidence avec obligation de pointer au commissariat. Une mesure qu’il n’a pas respectée, le faisant passer dans la catégorie des migrants en fuite, recherchés par les autorités depuis le 5 mai.
Effraction nocturne dans une agence immobilière
Dans la nuit du 15 au 16 juillet, sous l’emprise de l’alcool et de drogues, le prévenu a brisé la vitrine d’une agence immobilière pour y dérober une trottinette électrique. L’agence se retrouve sans vitrine pendant 4 mois, aucun artisan ne pouvant intervenir en plein cœur de l’été. Un préjudice économique conséquent.
Deux autres vols à la roulotte en mai
L’enquête a aussi permis de le relier à deux vols à la roulotte les 3 et 4 mai. Il a d’abord dérobé un portefeuille dans un camion de chantier à Lons. Puis le lendemain matin, il a profité du déchargement d’une commerçante des Halles de Pau pour lui subtiliser son sac dans son fourgon. Il a ensuite utilisé les cartes bancaires volées pour effectuer des achats.
Multirécidiviste aux 3 condamnations
Ce Camerounais de 38 ans totalise déjà trois condamnations à son casier judiciaire. Une situation aggravante pour ce nouveau passage devant la justice. Le prévenu met en avant ses addictions et ses démarches de régularisation, assurant avoir travaillé 6 ans pour Emmaüs. Un enfant de 2 mois l’attendrait aussi.
Il est en récidive, sa situation sur le territoire est discutable. La moindre des choses est de respecter le contrat moral !
Réquisitions du parquet
9 mois fermes mais pas d’interdiction de territoire
Un an ferme était requis avec une interdiction de territoire français de 5 ans. Le tribunal a finalement prononcé 9 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. Une peine assortie de plus de 1000€ de dommages à verser aux victimes. En revanche, les juges n’ont pas retenu l’interdiction de territoire français.
Ce jugement interroge sur la prise en charge des migrants en situation irrégulière et multirécidivistes. Malgré des condamnations à répétition, l’homme reste sur le territoire en attente d’une hypothétique régularisation. Une situation qui soulève des questions de cohérence des politiques migratoires et pénales.