À l’approche de la COP29, l’ONU Climat vient de publier un rapport alarmant sur l’état des engagements climatiques mondiaux. Selon cette synthèse annuelle, les plans d’action actuels des pays signataires de l’accord de Paris ne permettraient qu’une baisse de 2,6% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2019. Un chiffre bien en deçà des 43% préconisés par les experts pour espérer contenir le réchauffement planétaire à 1,5°C.
Des plans d’action qui n’ont que peu progressé
Malgré l’urgence de la situation, le constat de l’ONU Climat est sans appel : les contributions déterminées au niveau national (NDC) soumises par les 195 pays signataires de l’accord de Paris, représentant 95% des émissions globales, n’ont que peu évolué en un an. Comme le souligne Simon Stiell, chef de l’ONU Climat, ces plans sont encore “loin de répondre aux besoins pour empêcher le réchauffement planétaire de paralyser toutes les économies et de détruire des milliards de vies et de moyens de subsistance”.
Concrètement, si tous les pays respectaient leurs engagements actuels, les émissions atteindraient 51,5 gigatonnes d’équivalent CO2 en 2030, soit une baisse dérisoire de 0,6% par rapport aux projections précédentes. Seuls 34 pays, dont les membres de l’Union européenne, le Brésil ou encore l’Azerbaïdjan, ont communiqué des mises à jour de leurs objectifs depuis l’année dernière.
Un tournant décisif à prendre d’urgence
Face à ce constat alarmant, l’ONU Climat appelle à un sursaut mondial et à une accélération sans précédent des efforts. Pour Simon Stiell, ce rapport de synthèse “doit marquer un tournant, mettant fin à l’ère de l’insuffisance et déclenchant une nouvelle ère d’accélération”. Il attend désormais de chaque pays qu’il présente dès l’année prochaine de nouveaux plans d’action climatique “beaucoup plus audacieux”.
Un message martelé également par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme quelques jours plus tôt sur l’absence de progrès significatifs. Sa directrice exécutive, Inger Andersen, avait ainsi prévenu qu’une “mobilisation mondiale d’une ampleur et d’un rythme jamais vus auparavant” était nécessaire dès maintenant pour ne pas condamner l’objectif de 1,5°C.
L’humanité à la croisée des chemins
Rappelons que l’accord de Paris, adopté en 2015, fixe comme objectif de contenir le réchauffement climatique “nettement en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels”, période où l’humanité a commencé à exploiter massivement les énergies fossiles, et “si possible à 1,5°C”. Mais pour avoir une chance d’y parvenir, les experts du Giec estiment que les émissions mondiales doivent chuter de 43% d’ici 2030, par rapport à 2019.
À travers ce nouveau rapport, l’ONU Climat lance donc un ultime avertissement à la communauté internationale, à quelques jours de l’ouverture de la COP29 à Bakou en Azerbaïdjan. L’humanité est plus que jamais à la croisée des chemins. Sans un sursaut immédiat et radical, c’est vers un monde invivable, marqué par des catastrophes en série, que nous nous dirigeons inexorablement. La balle est désormais dans le camp des États, qui doivent impérativement rehausser leurs ambitions pour éviter le pire.
Les points clés à retenir :
- Les engagements actuels mènent à seulement 2,6% de baisse des émissions en 2030, au lieu des 43% nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5°C.
- Les plans d’action des 195 pays signataires de l’accord de Paris n’ont que peu progressé en un an.
- L’ONU Climat appelle à un tournant décisif et à une accélération sans précédent des efforts.
- Le rapport doit marquer la fin de “l’ère de l’insuffisance” et le début d’une “nouvelle ère d’accélération”.
- Sans un sursaut immédiat, c’est un monde invivable, marqué par des catastrophes en série qui nous attend.
À l’heure où notre planète suffoque sous les assauts répétés des activités humaines, ce nouveau rapport de l’ONU Climat sonne comme un ultime rappel à l’ordre. Les dirigeants du monde entier ont désormais rendez-vous avec l’histoire. À eux de prendre enfin la mesure de l’urgence absolue et de la responsabilité écrasante qui pèse sur leurs épaules. Car c’est bien l’avenir de l’humanité toute entière qui se joue aujourd’hui dans leur capacité à relever le plus grand défi de notre temps. Le compte à rebours est lancé.