Alors que les nuages semblaient s’amonceler au-dessus de l’industrie tricolore, l’Insee vient d’annoncer une éclaircie inattendue. Selon les derniers chiffres publiés, la production industrielle française a effectué un rebond de 0,8% en juin 2024 par rapport au mois précédent. Un sursaut qui tranche avec la baisse de 2,2% enregistrée en mai.
Un rebond porté par l’industrie manufacturière
Principale contributrice à ce rebond, l’industrie manufacturière a vu sa production grimper de 0,8% en juin, après une chute de 2,7% en mai. Un résultat encourageant pour ce secteur, qui pèse plus de 80% dans l’indice global de la production industrielle. Parmi les locomotives de cette reprise, on retrouve notamment :
- La fabrication de matériels de transport (+3,4%), tirée par l’automobile
- Les “autres produits industriels” (+0,5%) comme le textile, la chimie ou la métallurgie
- La cokéfaction et le raffinage, en nette accélération (+12,3%)
A contrario, les industries agro-alimentaires (-0,3%) et la fabrication de biens d’équipements (-1,1%) restent à la peine. Quant à la construction, elle confirme son dynamisme avec une hausse de 1,8% de son activité en juin.
Des secteurs énergivores sous pression
Si ces chiffres apportent une bouffée d’oxygène à l’industrie française, tous les voyants ne sont pas au vert pour autant. Les branches particulièrement gourmandes en énergie souffrent face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité. Sur les trois derniers mois, leur niveau de production reste inférieur à celui d’avant crise :
- La sidérurgie accuse un recul de 27,9% par rapport au 2e trimestre 2021
- La fabrication de produits chimiques de base chute de 17,1% sur la période
- Le verre (-14,5%) et la pâte à papier (-10,7%) ne sont pas épargnés
Dans le contexte de prix élevés de l’énergie facturés aux entreprises, les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, susceptible de peser sur leur production.
– INSEE
Quel avenir pour l’industrie française ?
Malgré ce rebond encourageant au mois de juin, l’activité industrielle française reste en recul de 1,2% sur l’ensemble du 2e trimestre 2024. Le chemin de la reprise semble encore long et semé d’embûches, notamment pour les secteurs les plus énergivores. Face à des coûts de l’énergie qui devraient rester élevés dans les mois à venir, nombre d’industriels s’interrogent sur leur capacité à maintenir leurs niveaux de production.
Le gouvernement a promis des mesures de soutien ciblées pour les entreprises les plus touchées. Mais en parallèle, il appelle l’industrie française à accélérer sa transition énergétique et écologique pour gagner en résilience. Un pari audacieux qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives de croissance, à condition de réussir cette mutation indispensable. L’avenir de notre tissu industriel en dépend.