L’est de la République démocratique du Congo est à nouveau frappé par une vague de violences meurtrières perpétrées par le groupe rebelle des Forces démocratiques alliées (ADF). Selon des sources locales, ces attaques ont fait au moins 12 morts ces derniers jours dans le nord de la province du Nord-Kivu, malgré la présence des forces armées congolaises et ougandaises déployées dans la région pour tenter de mettre fin aux exactions de ce groupe affilié à l’État islamique.
Une terreur sans fin dans les territoires de Beni et Lubero
Les ADF, à l’origine un mouvement rebelle ougandais à dominante musulmane, sévissent depuis des années dans l’est de la RDC. Malgré les opérations militaires lancées pour les neutraliser, ils continuent de semer la mort et la désolation parmi les populations civiles, multipliant attaques sanglantes, pillages et enlèvements. Les territoires de Beni et Lubero, dans le Nord-Kivu, sont particulièrement touchés.
Une semaine meurtrière près de Manguredjipa
Selon des sources locales contactées par l’AFP, la semaine de Noël a été endeuillée par une série d’attaques des ADF qui ont fait 21 morts civils près de la cité minière de Manguredjipa. Et le calvaire des habitants ne s’est pas arrêté là. Dans la nuit de mardi à mercredi, deux nouvelles localités de ce secteur ont été prises pour cible par les rebelles.
Au moins 12 civils tués, des maisons incendiées
Un premier bilan fait état d’au moins 8 personnes tuées dans le village de Bilendu et 4 autres dans celui de Manyoya. Dans les deux localités, des habitations ont été incendiées par les assaillants, qui auraient également tué des civils sur leur route en prenant la fuite, selon des représentants de la société civile. Le bilan risque donc de s’alourdir.
L’opération « Shujaa » impuissante face aux massacres
Fin 2021, les armées congolaise et ougandaise ont lancé une opération conjointe baptisée « Shujaa » pour tenter de venir à bout des ADF. Mais jusqu’à présent, cette initiative ne parvient pas à mettre fin aux massacres. Divisés en plusieurs groupes mobiles, les rebelles se sont enfoncés dans des zones reculées, évitant les affrontements directs avec les militaires pour mieux s’en prendre aux civils.
Malgré les efforts des forces armées, les populations de l’est de la RDC vivent toujours dans la peur des attaques des ADF. Il faut absolument renforcer la protection des civils et traquer les rebelles dans leurs derniers retranchements.
Un responsable local sous couvert d’anonymat
Après une relative accalmie entre août et novembre, la région est à nouveau plongée dans un cycle de violences. Les autorités congolaises et la communauté internationale sont vivement appelées à intensifier leurs efforts pour mettre fin à ces atrocités qui traumatisent depuis trop longtemps les populations de l’est de la RDC. La restauration d’une paix durable est un défi majeur et urgent à relever.