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RDC : Amnesty Alerte sur les Exécutions Prévues de Condamnés pour Banditisme

En RDC, de jeunes criminels redoutés, surnommés "kulunas", sèment la terreur. Face à cette situation, les autorités ont pris des mesures drastiques, condamnant certains à la peine capitale. Mais cette décision soulève l'indignation d'Amnesty International qui appelle le président Tshisekedi à renoncer aux exécutions. Découvrez les dessous de cette crise sécuritaire qui ébranle le pays.

En République démocratique du Congo, la lutte contre le banditisme urbain prend une tournure alarmante. Alors que le gouvernement a récemment levé le moratoire sur la peine de mort, Amnesty International tire la sonnette d’alarme. L’ONG demande au président Félix Tshisekedi de renoncer à l’exécution de condamnés pour banditisme, transférés dans des prisons de haute sécurité en vue de leur mise à mort imminente.

Une vague d’arrestations et de condamnations expéditives

Depuis décembre, les autorités congolaises mènent une vaste opération anti-gang, ciblant les délinquants présumés surnommés « kulunas ». Des centaines de suspects ont été arrêtés et jugés en procédure de flagrance. Plusieurs d’entre eux ont écopé de la peine capitale.

Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé le transfèrement de condamnés vers la prison d’Angenga, réputée pour sa haute sécurité. Lors de ce transfert, filmé et diffusé dans les médias, il a déclaré sans ambages :

« On va exécuter la peine de mort, sachez que vous n’allez pas retourner ici, on ne veut plus entendre parler des kulunas »

Constant Mutamba, ministre de la Justice de RDC

La crainte d’exécutions massives

Face à ces annonces, Amnesty International s’inquiète de possibles exécutions massives imminentes, en l’absence d’informations fiables sur le statut des condamnés. Sarah Jackson, directrice régionale adjointe de l’ONG, interpelle directement le chef de l’État :

« Le président Félix Tshisekedi doit renoncer immédiatement, publiquement et sans ambiguïté à tout projet d’exécution »

Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d’Amnesty International

La terreur des « kulunas »

Les « kulunas », ces jeunes criminels qui sévissent en RDC, sont tristement célèbres pour leurs attaques d’une violence inouïe. Armés de machettes, ils n’hésitent pas à mutiler leurs victimes, semant la terreur de jour comme de nuit. Leurs méfaits ont poussé le gouvernement à durcir sa politique sécuritaire.

La levée du moratoire sur la peine de mort

En mars dernier, les autorités ont mis fin au moratoire sur l’application de la peine de mort, en vigueur depuis 2003. Cette décision vise notamment les militaires accusés de trahison dans le contexte de la rébellion qui secoue l’est du pays, mais aussi les bandits urbains.

Un enjeu de droits humains

Au-delà de la lutte contre la criminalité, c’est la question du respect des droits humains qui est posée. La peine de mort, abolie dans de nombreux pays, reste un sujet de controverse. Son application, surtout dans le cadre de procédures expéditives, soulève de sérieuses inquiétudes quant aux garanties d’un procès équitable.

La situation en RDC illustre la complexité de concilier sécurité publique et respect des libertés fondamentales. Si la population aspire à vivre à l’abri des exactions des « kulunas », la réponse ne peut se faire au détriment de l’État de droit et de la dignité humaine.

Vers une résolution de la crise ?

Face à la pression internationale, le gouvernement congolais sera-t-il amené à revoir sa position ? Le président Tshisekedi entendra-t-il l’appel d’Amnesty International ? L’avenir le dira, mais il est certain que cette crise sécuritaire et humanitaire est loin d’être résolue.

En attendant, c’est le sort de nombreux condamnés qui est en jeu. Leur culpabilité, établie dans des conditions douteuses, mérite d’être réexaminée dans le cadre de procès équitables. Car au-delà de la lutte contre le crime, c’est aussi la crédibilité de la justice congolaise qui est en question.

Cette situation dramatique nous rappelle l’importance de maintenir un équilibre délicat entre sécurité et respect des droits humains. Un défi de taille pour la RDC, mais aussi pour toute société aspirant à la justice et à la paix.

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