Imaginez un peu la scène : un international malien de 27 ans, 47 sélections, habitué à la Ligue des Champions avec Leipzig, qui débarque à Bollaert en plein hiver pour relancer sa carrière. Impensable il y a encore six mois. Et pourtant, c’est exactement le coup que le RC Lens est en train de préparer.
Le RC Lens, roi des bons coups inattendus
Depuis plusieurs saisons maintenant, le club artésien s’est forgé une réputation de chasseur de pépites. On se souvient tous de l’arrivée de Seko Fofana, de Lois Openda ou plus récemment de l’explosion d’Elye Wahi. Mais là, on passe dans une autre dimension : viser un joueur qui tournait à plus de 200 matches avec un cador de Bundesliga.
Le secret ? Une direction sportive affûtée, un réseau solide (notamment avec la galaxie Red Bull après le dossier Baidoo cet été) et surtout une attractivité sportive au plus haut. Être leader de Ligue 1 en décembre, ça aide à convaincre, même les joueurs en difficulté ailleurs.
Qui est vraiment Amadou Haïdara aujourd’hui ?
À 27 ans, Haïdara reste un milieu complet comme on en trouve peu. Puissance physique impressionnante, volume de jeu énorme, capacité à casser les lignes balle au pied et une intelligence tactique rare. Ceux qui l’ont vu à Salzbourg puis à Leipzig savent de quoi il est capable.
Son problème ? Il est complètement sorti des plans à Leipzig depuis l’arrivée de nouveaux entraîneurs et surtout d’une concurrence féroce au milieu. Résultat : zéro minute cette saison. Un gâchis monumental pour un joueur dans la force de l’âge.
Son contrat expire en juin 2026. Autrement dit, Leipzig a tout intérêt à le vendre dès janvier plutôt que de le laisser partir libre dans dix-huit mois. C’est là que Lens entre en scène.
Pourquoi ce dossier avance si vite
Plusieurs éléments jouent en faveur des Sang et Or. D’abord, le club entretient d’excellentes relations avec Red Bull depuis le transfert de Samson Baidoo. Les deux parties se connaissent, se font confiance.
Ensuite, il y a l’argument sportif. Rejoindre le leader de Ligue 1, avec une ambiance unique à Bollaert et une vraie chance de titre, c’est autrement plus sexy que de cirer le banc en Allemagne ou d’aller monnayer ses talents dans un championnat mineur.
Enfin, il y a le facteur Mamadou Sangaré. Le jeune Malien recruté cet été explose littéralement sous le maillot lensois. Les deux hommes se connaissent bien en sélection. Avoir un compatriote déjà intégré et performant, ça pèse dans la balance.
Quand tu vois Sangaré devenir l’un des meilleurs milieux de Ligue 1 en quelques mois, tu te dis que Lens sait faire progresser les joueurs maliens.
Le gros obstacle : le salaire
On va être clair : Haïdara touche environ 3 millions d’euros brut par an à Leipzig. À Lens, même pour un titulaire indiscutable, on est plutôt sur un salaire de 1 à 1,2 million maximum. La différence est énorme.
Mais plusieurs éléments peuvent faire pencher la balance. D’abord, le joueur n’a plus joué depuis mai. À 27 ans, rester six mois de plus sans compétition peut être dramatique pour sa carrière et sa place en sélection.
Ensuite, il y a la CAN en début d’année. Le Mali fait partie des favoris et Haïdara veut évidemment y briller. Pour cela, il a besoin de rythme. Arriver à Lens en janvier lui permettrait d’enchaîner les matches dès février-mars, pile pour être prêt.
Un duo Sangaré – Haïdara qui fait rêver
Imaginons deux Maliens au milieu du terrain lensois. L’un de 22 ans, explosif, technique, déjà adoré du public. L’autre de 27 ans, expérimenté, puissant, habitué aux grands rendez-vous. Complémentarité parfaite.
Avec Diouf ou Fulgini en n°10 et un trio défensif costaud derrière, cela donnerait un milieu parmi les plus solides de Ligue 1. Capable de tout : récupérer haut, ressortir proprement, casser les lignes, dominer physiquement.
Et puis il y a l’aspect symbolique. Le RC Lens deviendrait clairement une destination privilégiée pour les talents africains, notamment maliens. Une vraie marque de fabrique, comme l’était Saint-Étienne à une époque ou Lille plus récemment.
Les scénarios possibles d’ici janvier
Tout peut encore arriver. Leipzig pourrait essayer de le relancer d’ici la trêve ou recevoir une offre plus élevée d’un autre club (on parle d’intérêt en Premier League et en Serie A). Mais Lens a clairement une longueur d’avance.
Le montant du transfert ? Probablement entre 5 et 8 millions d’euros, voire moins avec des bonus. Une broutille pour un joueur de ce calibre. Surtout quand on sait qu’il valait encore 20 millions il y a deux ans.
Le calendrier joue aussi pour Lens : la CAN débute mi-janvier. Si Haïdara veut être transféré avant, il faudra boucler l’affaire rapidement. Ce qui laisse penser que les discussions sont déjà très avancées.
Et si ce transfert changeait tout ?
Parce qu’au-delà du joueur, c’est un signal fort. Le RC Lens n’est plus seulement un club qui fait bien avec peu de moyens. C’est un club qui attire des joueurs de calibre international, même ceux en difficulté ailleurs.
Si Haïdara signe et performe, l’effet boule de neige pourrait être énorme. D’autres joueurs de ce niveau pourraient voir Lens comme une vraie rampe de lancement ou de relance. Exactement ce qu’était devenu pour Kevin Danso, Brice Samba ou Facundo Medina.
Et puis il y a le rêve : un RC Lens champion avec un milieu Sangaré – Haïdara. Deux Maliens qui soulèvent le bouclier Hexagoal à Bollaert devant 38 000 supporters en fusion. On en rêve tous un peu, non ?
Le mercato d’hiver vient à peine d’ouvrir ses portes que le RC Lens frappe déjà un énorme coup. Reste à savoir si Amadou Haïdara franchira le pas. Une chose est sûre : ce dossier va animer les prochaines semaines. Et on a hâte d’être au dénouement.









