C’est une rencontre qui en a surpris plus d’un. En marge du sommet du G20, le président ultralibéral argentin Javier Milei s’est entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping, ouvrant ainsi la voie à une coopération pragmatique entre les deux pays malgré de profondes divergences idéologiques.
Un rapprochement économique en perspective
Lors de cette entrevue, la Chine a exprimé son souhait d’accroître ses échanges commerciaux avec l’Argentine, tandis que cette dernière a fait part de sa volonté de diversifier et d’augmenter son offre d’exportation vers le marché chinois, selon un communiqué de la présidence argentine.
Les deux dirigeants sont convenus de continuer à œuvrer au renforcement des liens commerciaux et au développement de projets communs profitant à leurs deux économies. Pékin se dit notamment désireux d’approfondir la coopération dans les domaines de l’énergie, des mines, des infrastructures, de l’agriculture, de l’innovation scientifique et technologique et de l’économie numérique.
Des invitations réciproques lancées
Signe d’un réchauffement des relations, Xi Jinping a adressé une invitation formelle à Javier Milei à se rendre en Chine. En retour, le président argentin a convié son homologue chinois à effectuer une visite en Argentine, chargeant les chancelleries des deux pays de convenir des dates et modalités.
Un revirement pragmatique de Milei
Cette rencontre au sommet marque un changement de ton notable de la part de Javier Milei envers la Chine. Avant son élection fin 2023, l’ultra-libéral avait à plusieurs reprises assuré qu’il ne ferait « jamais affaire avec la Chine ni avec aucun [pays] communiste ». Il avait aussi formalisé le refus de l’Argentine d’adhérer au bloc des Brics.
Mais depuis son arrivée au pouvoir, Milei semble avoir adopté une approche plus pragmatique vis-à-vis du deuxième partenaire commercial de l’Argentine, estimant récemment que la Chine est « un partenaire commercial très intéressant, car il n’exige rien ».
Une bouffée d’air pour l’économie argentine
Ce rapprochement sino-argentin intervient alors que Buenos Aires traverse une passe difficile sur le plan économique. En juin, les deux pays ont prolongé pour 12 mois un accord d’échange de devises, dit “swap”, pour l’équivalent de 5 milliards de dollars, desserrant ainsi l’étau de maigres réserves de change pour l’Argentine.
Lors de la rencontre, Xi Jinping s’est dit disposé à poursuivre cette coopération financière pour aider l’Argentine à maintenir sa stabilité économique et financière, selon l’agence Chine nouvelle.
Une nouvelle ère dans les relations bilatérales ?
Cette rencontre au plus haut niveau laisse augurer d’un réchauffement durable des relations entre Pékin et Buenos Aires, malgré les prises de position passées de Javier Milei. La Chine semble déterminée à renforcer ses liens économiques avec l’Argentine, voyant sans doute dans ce vaste pays d’Amérique du Sud un partenaire stratégique pour étendre son influence dans la région.
Pour l’Argentine, cette main tendue de Pékin représente une opportunité de diversifier ses partenariats commerciaux et d’attirer des investissements cruciaux pour relancer son économie en berne. Reste à voir si cette convergence d’intérêts suffira à surmonter les divergences idéologiques entre les deux dirigeants et à jeter les bases d’une coopération durable.
