Un rapport de l’ONU vient lever le voile sur l’ampleur de la tragédie humaine qui s’est déroulée dans la bande de Gaza entre novembre 2023 et avril 2024. Selon les Nations Unies, près de 70% des quelque 43 500 Palestiniens tués lors de la guerre menée par Israël contre le Hamas étaient des femmes et des enfants. Des révélations qui soulèvent de graves questions sur le respect du droit international humanitaire dans ce conflit sanglant.
Des civils Gaza en première ligne
Le rapport du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme dresse un constat sans appel. Sur environ 10 000 cas vérifiés parmi les 34 500 morts entre novembre et avril, près de 70% étaient des enfants et des femmes. Une proportion similaire à celle fournie par les autorités de Gaza contrôlées par le Hamas et jugée représentative du bilan total.
Parmi les victimes vérifiées par l’ONU, on dénombre 4 700 enfants et 2 461 femmes. Des pertes civiles massives qui reflètent la démographie de la population gazaouie, plus que celle des combattants. Ajith Sunghay, du bureau onusien des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, évoque une « dystopie de destruction et de dévastation » pour les survivants « blessés, déplacés et affamés ».
Possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité
Au-delà du lourd bilan, le rapport de l’ONU détaille un large éventail de violations du droit international qui pourraient être assimilées à des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, voire à un « génocide ». Le Haut-Commissaire Volker Türk dénonce « le non-respect des principes fondamentaux du droit international humanitaire » par les forces israéliennes, pointant du doigt :
- Les attaques touchant principalement des civils, notamment lors du « siège total » de Gaza
- Le niveau sans précédent de morts, de blessés, de famine et de maladies
- Les manquements dans l’accès à l’aide humanitaire
- La destruction d’infrastructures civiles
- Les déplacements massifs répétés de population
Des violations qui se poursuivraient « sans relâche » plus d’un an après le début de la guerre, d’après l’ONU. Mais le rapport épingle aussi le Hamas et d’autres groupes armés pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, citant prises d’otages, meurtres, actes de torture et violences sexuelles, en particulier lors de l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023 en Israël.
Israël conteste les conclusions « absurdes » de l’ONU
Israël, qui affirme que ses opérations visaient les combattants du Hamas, a vivement rejeté le rapport onusien par la voix de son ambassade à Genève. La mission diplomatique dénonce des « conclusions absurdes » et « l’obsession inhérente du Haut Commissariat pour la diabolisation d’Israël ».
De son côté, le Hamas n’a pas réagi dans l’immédiat. Le mouvement islamiste, comme Israël, est régulièrement accusé de crimes de guerre dans le conflit qui les oppose. Un conflit dont les civils, surtout les plus vulnérables, continuent de payer le prix fort comme le souligne le rapport de l’ONU, sans que des perspectives de paix ne se profilent à l’horizon.
La communauté internationale appelée à agir
Face à l’ampleur des souffrances endurées par la population de Gaza mise en lumière par le rapport, l’ONU appelle la communauté internationale à se mobiliser. Il s’agit non seulement d’établir les responsabilités pour les crimes présumés, mais aussi d’œuvrer à une solution politique pour mettre fin au cycle de violences.
Un défi colossal alors que les positions restent figées de part et d’autre et que les espoirs de processus de paix semblent plus lointains que jamais. Mais un défi à la mesure des vies innocentes fauchées dans ce conflit qui n’en finit pas de faire des victimes, surtout parmi ceux qui devraient être épargnés en priorité : les femmes et les enfants de Gaza.