L’inquiétude grandit chez les automobilistes. Depuis décembre dernier, pas moins de 8 millions de véhicules font l’objet d’un rappel massif en raison d’un défaut potentiellement mortel détecté dans certains airbags fournis par l’équipementier japonais Takata. Une quinzaine de marques automobiles seraient concernées, dont Citroën, DS, Opel et Seat.
Un déclenchement d’airbag qui peut s’avérer fatal
Le problème identifié réside dans le déclenchement des airbags incriminés. Lors d’un accident, celui-ci peut provoquer des blessures graves, voire mortelles, en particulier lorsque les conditions climatiques sont chaudes et humides. Déjà, les airbags Takata présents dans certaines Citroën C3 et DS3 ont coûté la vie à au moins quatre conducteurs en Outre-Mer et un en métropole.
Citroën et DS en première ligne
Propriétaire d’une C3 ou d’une DS3 construite entre 2009 et 2019 ? Si vous résidez dans le sud de la France (en-dessous d’une ligne Lyon-Clermont-Ferrand), vous avez probablement déjà reçu une notification du groupe Stellantis. Considérés comme prioritaires, ces modèles équipés des composants Takata à risque font l’objet d’une campagne “stop drive” depuis début mai.
Cela signifie que Stellantis demande aux propriétaires de ne plus utiliser leur véhicule tant que les airbags défectueux n’ont pas été remplacés.
À ce jour, plus de 50 000 C3 et DS3 ont déjà été réparées ou sont en cours de traitement. Le groupe automobile a mis en place des mesures pour soutenir ses clients, comme le déploiement de 60 000 voitures de courtoisie.
D’autres marques touchées
D’après les données du service de surveillance des marchés des véhicules rattaché au ministère de l’Écologie, les Citroën C4, DS4 et DS5, ainsi que des modèles Opel produits entre 2005 et 2020, seraient également concernés. Leurs propriétaires devraient être prochainement contactés.
Mais l’affaire ne se limite pas aux marques du groupe Stellantis. Selon UFC-Que Choisir, au moins 15 constructeurs seraient impliqués, dont Seat (groupe Volkswagen) qui a envoyé des courriers à des clients français fin avril.
Comment savoir si votre véhicule est concerné ?
Malgré les efforts d’identification, certains automobilistes ont pu passer entre les mailles du filet. Il est donc vivement conseillé de vérifier le statut de son véhicule :
- Sur les sites de Citroën, DS Automobiles, Opel, Seat ou Volkswagen, entrez le numéro VIN de votre voiture pour savoir si elle fait l’objet d’un rappel.
- Ces formulaires ne permettent cependant pas de déterminer si votre véhicule est équipé précisément d’airbags Takata.
En attendant des informations complémentaires de la part des constructeurs, la plus grande prudence reste de mise. Conduire un véhicule potentiellement équipé de ces airbags mortels n’est pas sans risque.
Un rappel d’une ampleur inédite
Avec 8 millions de véhicules concernés rien qu’en France, cette campagne de rappel prend une dimension hors norme. Elle témoigne de la difficulté pour les constructeurs automobiles de maîtriser l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement et les risques qui en découlent pour les consommateurs.
Reste à savoir quelles seront les conséquences industrielles et financières de ce scandale des airbags Takata, déjà à l’origine de dizaines de morts à travers le monde. Une chose est sûre, le secteur automobile n’a pas fini d’en entendre parler.