D’après des sources sur place, des frappes aériennes israéliennes ont frappé de manière meurtrière plusieurs sites sous contrôle des rebelles houthis au Yémen ce jeudi, dont l’aéroport de la capitale Sanaa. Ces raids interviennent alors que le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) était justement présent sur place.
Tedros Adhanom Ghebreyesus a indiqué sur le réseau social X (anciennement Twitter) qu’il était « sain et sauf » malgré les bombardements. Cependant, un membre d’équipage de son avion a été blessé. Selon un décompte communiqué par les Houthis, au moins six personnes auraient perdu la vie dans l’attaque qui a visé l’aéroport de Sanaa.
Israël confirme les raids et promet de poursuivre
L’Etat hébreu a rapidement revendiqué la responsabilité de ces frappes. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a averti que son pays continuerait à cibler les Houthis « jusqu’à ce que le travail soit fini ». Il a déclaré :
Nous sommes déterminés à couper cette branche terroriste de l’axe du mal iranien.
Les rebelles houthis, qui dominent de larges portions du territoire yéménite dont la capitale Sanaa, bénéficient en effet du soutien de l’Iran, le grand ennemi régional d’Israël. Depuis le début du conflit qui a éclaté à Gaza en octobre 2023, ils ont lancé de nombreuses attaques contre l’Etat hébreu en solidarité avec les Palestiniens. En représailles, l’armée israélienne a mené de multiples raids contre eux.
L’aéroport de Sanaa et une centrale électrique touchés
Outre l’aéroport de la capitale, qui a subi « plus de six » frappes selon un témoin cité par l’AFP, la base aérienne voisine d’Al-Dailami a aussi été visée ce jeudi. Dans la région de Hodeïda, à l’ouest du pays, une centrale électrique a également été touchée d’après des sources concordantes.
Les Houthis ont rapidement dénoncé « un crime sioniste contre l’ensemble du peuple yéménite » par la voix de leur porte-parole Mohammed Abdelsalam. De son côté, l’armée israélienne a affirmé avoir atteint des « cibles militaires » des rebelles, qu’elle accuse d’être « au cœur de l’axe de la terreur iranien ». Elle a détaillé :
Les cibles frappées comprennent des infrastructures militaires utilisées par les Houthis à l’aéroport international de Sanaa et aux centrales électriques d’Hezyaz et Ras Katanib. Des infrastructures militaires dans les ports de Hodeida, Salif et Ras Katanib, sur la côte ouest, ont été aussi ciblées.
Israël promet de traquer les dirigeants houthis
Les raids israéliens surviennent au lendemain de la revendication par les Houthis du tir d’un missile balistique et de deux drones contre le territoire de l’Etat hébreu. Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a averti : « Nous allons traquer tous les dirigeants houthis, les frapper comme nous l’avons fait ailleurs. Personne ne pourra nous échapper ».
Lundi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait demandé à l’armée de « détruire les infrastructures » des rebelles, après qu’un de leurs missiles ait fait 16 blessés à Tel Aviv deux jours plus tôt. Il avait prévenu : « Celui qui frappe Israël paiera un prix très fort ».
Si la plupart des attaques houthies contre Israël ont pu être interceptées ou n’ont causé que des dégâts matériels, un civil israélien avait trouvé la mort en juillet à Tel Aviv dans l’explosion d’un drone tiré depuis le Yémen. En représailles, l’Etat hébreu avait alors aussi mené des frappes meurtrières sur Hodeïda.
Les Houthis, acteurs centraux du conflit au Yémen
Soutenus par l’Iran, les rebelles houthis font partie de ce que Téhéran appelle « l’axe de la résistance » face à Israël, aux côtés du Hamas palestinien, de groupes irakiens ou encore du Hezbollah libanais. En 2014, ils avaient pris le contrôle de vastes portions du Yémen dont la capitale Sanaa après une offensive éclair, déclenchant un sanglant conflit avec le gouvernement internationalement reconnu.
Depuis, les Houthis s’en prennent régulièrement aux intérêts maritimes israéliens, américains et britanniques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, suscitant des frappes de représailles non seulement de l’Etat hébreu mais aussi parfois des Etats-Unis. La guerre au Yémen a fait des dizaines de milliers de morts et plongé ce pays, déjà le plus pauvre de la péninsule arabique, dans l’une des pires crises humanitaires au monde.